Titre du projet :
Porteur·e :
Cozzolino Francesca |
Courrier électronique :
francesca.cozzolino@ensad.fr |
Adresse :
EnsadLab, 31 rue d’Ulm, Paris |
Téléphone :
0633835691 |
Statut :
Chercheur |
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Institution du porteur·se du projet :
Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD) |
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CV du porteur·se de projet :
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Biographie du porteur·se de projet :
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Porteur·e :
Gisinger Arno |
Courrier électronique :
atelier@arnogisinger.com |
Adresse :
Université Paris 8, 2 rue de la liberté, 93526 Saint-Denis |
Téléphone :
0678838513 |
Statut :
PR |
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Institution du porteur·se du projet :
Université Paris 8 (UP8) |
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CV du porteur·se de projet :
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Biographie du porteur·se de projet :
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Institution partenaire | Laboratoire | Lettre d’engagement |
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Université Paris Nanterre (UPN) | EA 4414 Histoire des arts et des représentations HAR – UPN | DUFRENE__HAR_projet_en_quete_de_savoirs_sensibles.pdf |
Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD) | LettreSoutien_Mahe_AAP_EUR-ArTec_2024-2.pdf |
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Université Paris 8 (UP8) | EA 4010 Arts des images & art contemporain – UP8 | Lettre-Soutien-AIAC-.pdf |
NOM et Prénom | Institution – Statut |
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BATIONO-TILLON Anne | Haute École Pédagogique (EPH) de Lausanne, Chercheure en ergonomie associée équipe C3U – Laboratoire Statut : PR |
DE PARRES GOMEZ Francisco | Instituto de Investigaciones en Educación / Universidad Veracruzana, Xalapa, Mexico Statut : Chercheur |
LARCHER Jonathan | Laboratoire histoire des arts et des représentations (HAR) – Université de Paris Nanterre. Statut : MCF |
SOICHET Hortense | Département d’Arts plastiques (Université de Paris 8) Statut : photographe et professeure associée |
BOUYAIN Sarah | réalisatrice indépendante Statut : réalisatrice indépendante |
BLOCH Anais | Haute École Pédagogique, Lausanne Statut : Doctorant |
LEROY Anne | Université de Paris 8 Statut : Doctorant |
NIETO Agathe | Unité de recherche Histoire des Arts et des Représentations, HAR, (Université Paris Nanterre) Statut : Doctorant |
ZUCCARELLI Eugenie | EnsadLab (EnsAD, Paris) Statut : designer et étudiante-chercheure en année pré-doctoral |
- La création comme activité de recherche
- Les nouveaux modes d’écritures et de publications
- Quelle est la durée du projet : 3 ANS
Le projet « En quête de savoirs sensibles » réunit une équipe de chercheur.se.s en art, design et sciences humaines et sociales autour d’un programme scientifique à triple visée analytique, descriptive, et performative. Par des enquêtes-création à forte dimension interculturelle ainsi que des workshops de conception, ce projet ambitionne de réfléchir à la façon dont l’expérience sensible produit du savoir, et d’activer des dispositifs expérimentaux éducatifs et scientifiques de sensibilisation du grand public sur des problématiques sociales contemporaines.
Comment des dispositifs éducatifs et scientifiques innovants peuvent façonner des savoirs sensibles susceptibles de valoriser des expériences de médiations culturelles qui véhiculent des savoirs autochtones et situées ? Comment les formes artistiques et les dispositifs de médiations que des groupes sociaux produisent nous permettent-ils de comprendre la manière dont ils s’organisent et pensent leur histoire et leur avenir ?
Le projet « En quête de savoirs sensibles » propose de mettre en œuvre une scène expérimentale pluridisciplinaire pour la création de dispositifs pédagogiques et scientifiques issus d’expériences de médiations culturelles situées dans des territoires spécifiques (le Mexique, le Burkina Faso, la Suisse et la France) qui fonctionnent comme des situations de référence pour concevoir des dispositifs pouvant ensuite s’adapter à d’autres cas d’étude. S’appuyant sur les domaines d’expertise des porteurs du projet et des chercheur.e.s impliquées, il nous sera possible de déployer des enquêtes spécifiques sur des terrains distincts, mais en mettant en œuvre une méthodologie commune et des questions de recherche transverses.
Tirant parti de l’idée de la culture conçue comme une « réalité vivante », démocratique et partagée (Zask, 2016) permettant l’émergence de nouvelles capacités d’actions et de savoirs en actes, notre objectif est d’articuler des pratiques de médiation culturelle (le faire) à des analyses et enquêtes (le dire) et des dispositifs c’est-à-dire des manières de faire ressentir les enjeux de notre monde contemporain (le sensible). Jacques Rancière (2000) a proposé́ une formule pour nommer ces dynamiques : « Partager le sensible ». Intitulé « En quête de savoirs sensibles » notre projet envisage de mettre en relation le faire, le dire, la perception et l’expression tout en adoptant une vision de l’histoire qui ne se limite pas à un simple agencement de faits, mais englobe aussi l’ensemble des actions individuelles qui contribuent à façonner une histoire commune.
À une époque où la production des savoirs situés prend de l’importance comme champ d’activité́ politique, nous émettons l’hypothèse que c’est désormais sur le domaine du sensible qu’il faut se concentrer. Les pratiques de création y jouent un rôle essentiel, non seulement dans la construction mutuelle des connaissances et des sociétés mais aussi comme vecteurs de réflexion spéculative, d’innovation pédagogique et de mobilisation politique alternative. Ainsi, la création se positionne comme une forme de savoir en action, capable de remodeler le présent et d’imaginer l’avenir.
L’équipe du projet s’est formée à l’initiative de A. Bationo-Tillon & F. Cozzolino dans le prolongement des réflexions issues de leur collaboration passée au sein du projet « En quête de temps » et « En quête d’images ». Fortes de ces expériences, elles ont pu mesurer les bénéfices des collaborations artistes-chercheur.s.e.s dans la mise en place de projets de recherche-création reposant sur l’enquête située et la conception de formes de restitutions de ces dernières allant du film de fiction à l’exposition performative. Il en résulte un ouvrage (Bationo, Cozzolino, Krier et Nova, 2024) qui vient de paraitre au sein de la Grande collection d’ArTeC.
Nous souhaitons prolonger les questions de recherche qui ont animé les projets précédents (la création comme activité de recherche et les nouveaux modes d’écritures et de publications) en nous orientant plus fortement vers le champ des nouveaux dispositifs éducatifs et scientifiques que l’on pourrait imaginer via des démarches de recherche-création. Pour se faire, nous souhaitons explorer les formes de médiation qui dans une culture spécifique produisent l’émergence de savoirs situés permettant de nous sensibiliser aux troubles du contemporain (enjeux décoloniaux, inclusivité, réécriture de l’histoire, crise écologiques, conflits armés, inégalités sociales et raciales).
Nous avons pour cela déterminé deux terrains de prédilection où ces enjeux deviennent prioritaires ainsi que des thématiques transverses qui peuvent nous permettre de généraliser par la suite des protocoles de recherche-création.
Nous envisageons le développement de ce projet sur trois ans en articulant trois thématiques de recherche transverses:
- Échelles de sociabilité engagées par des dispositifs de médiation culturelle ;
- La question de l’autorialité, de la propriété et de l’appropriation de contenus diffusés par des dispositifs de médiation culturelle (qui vont de l’exposition temporaire à l’archive visuelle en ligne).
- La question de l’agentivité des protagonistes des terrains d’enquête-création dans la fabrication, l’éditorialisation et la diffusion des savoirs notamment à travers les modalités d’interaction avec le grand public que des dispositifs innovants pédagogiques et scientifiques peuvent permettre une fois mis en circulation.
Nous souhaitons opérer à trois niveaux :
- POTENTIALITÉS DES FORMES DE MÉDIATION DES SAVOIRS SENSIBLES
Dans un premier temps (T0+18 mois) nous organiserons des ateliers de recherche pour établir des problématiques et méthodologies communes. Nous travaillerons les questions suivantes : l’agentivité des acteurs dans le processus d’éditorialisation et de diffusion des savoirs via des dispositifs de médiation culturelle, la circulation des savoirs autochtones, les formes d’écriture de l’enquête.
Ces ateliers/journées d’études seront organisés chaque semestre dans les locaux de l’une des institutions partenaires. Nous inviterons des spécialistes de l’agentivité dans le champ de l’éducation (A. Sannino), des savoirs autochtones (J.de Largy Healy) ou des questions de restitution (A. Seiderer, M. von Oswald), des professionnels de l’image ou des artistes contemporains (B. Serralongue et L. Melzi).
- PRODUIRE DES ENQUÊTES SUR LES DISPOSITIFS DE MÉDIATIONS
- Genèse des regards, science ouverte et société
En s’appuyant sur l’expertise des deux porteurs de cet axe (Arno Gisinger et Anne Bationo-Tillon), il s’agira de mener des recherches (créations) interrogeant la genèse instrumentale des regards (Bationo-Tillon et Gisinger, 2025). Cette problématique ambitionne de faire émerger dans le champ de la recherche, des objets/sujets qui demeurent invisibles sans le truchement de dispositifs performatifs artistiques. Sans prescrire des manières de voir, le projet interroge le « comment du voir » et cherche à outiller conceptuellement le public pour qu’il devienne conscient du cadre de son regard.
Concrètement, nous souhaitons mener une enquête-création auprès de la compagnie Marbayassa fondée au Burkina Faso en 1992, qui met en œuvre des démarches d’intervention sociale en Afrique de l’Ouest, et en Europe. Au fil du projet, nous pourrons mener des enquêtes-création autour d’autres formes de pratiques artistiques pour concevoir des dispositifs performatifs à visée éducative, qui, à l’instar de « all embracing view » (Gisinger et Bationo-Tillon, 2023), partent de savoirs situés pour rendre visible le processus de création et de médiation culturelle des artistes pour soutenir la genèse des regards des publics.
- Médiation culturelle et savoirs autochtones
Les savoirs autochtones sont un enjeu majeur des recherches contemporaines sur la médiation culturelle. En s’appuyant sur l’expertise des chercheurs de cet axe (Francesca Cozzolino, Jonathan Larcher et Francisco de Parres Gómez), il s’agira de suivre, au Mexique, des initiatives de médiations culturelles (expositions itinérantes, musées virtuels, archives audiovisuelles) agissant à différentes échelles (du quartier aux réseaux internationaux de soutien) pour préfigurer des modalités de partage des savoirs autochtones et sensibles par des dispositifs de recherche-création multimédia.
Plusieurs expériences ont montré la vitalité de ce domaine qui associe la production d’infrastructures numériques à la médiation de savoirs autochtones (ex :la Plateforme MUKURTU, ou le projet SAWA autour des savoirs des communautés de Guyane française). Ces projets organisent notamment la restitution des objets autochtones, conservés dans les musées occidentaux, à leurs communautés d’origine. Trop complexes (sur le plan technique et organisationnel), pour être mobilisés sur nos terrains d’enquête, nous verrons comment imaginer des dispositifs de médiation des savoirs autochtones low-tech, participatifs et en prise avec les économies locales.
- CONCEVOIR DES DISPOSITIFS ET SOCIALISER LES SAVOIRS SENSIBLES
Ces workshops auront pour objectif la création et le prototypage de formes éditoriales mobilisant des matériaux divers (multimédia, données ethnographiques, visuelles et sonores). Animés par une équipe de designers et d’artistes, ils seront l’occasion d’inviter des chercheurs des institutions impliquées (comme l’Université Veracruzana de Xalapa au Mexique). Ces workshops seront ouverts aux chercheurs, doctorants, et étudiants d’EnsadLab, du master de l’EUR ArTeC, et du Master CDAV de l’UPN. Un module pédagogique (MIP) sera associé en année 3.
Pour concevoir ces dispositifs pédagogiques et scientifiques, nous nous appuierons sur des procédés de narration spéculative comme le film de fiction Atlas-Caracol, l’abécédaire des pratiques de recherche-création résultant du projet « En quête d’image », la publication visuelle .able All embracing view (Gisinger et Bationo-Tillon, 2023), ainsi que des créations liant photographie et historiographie (Rabardel et Gisinger, 2021).
Concrètement, un accompagnement technique et artistique (assuré par des prestataires) permettra d’élaborer ces dispositifs singuliers. Nous associerons à cette phase du projet des institutions artistiques sensibles à nos terrains de recherche (Maison de l’Amérique Latine à Paris, Maison Européenne de la Photographie, Musée Photo-Elysée à Lausanne, Centre de Danse Contemporaine du Burkina Faso, Musée du Quai Branly).
Plusieurs formes de publications seront issues du projet de recherche « En quête de savoirs sensibles » tout au long de son développement.
Les résultats des expérimentations conduites sur les trois années seront régulièrement présentés lors de conférences et journées d’études et notamment dans le cadre de séminaires de recherche tels que « Art et pratiques numériques », organisé dans le cadre du programme « Art, science et sociétés » de l’Iméra et du Centre Norbert-Elias (Marseille), ou encore les journées d’études « Écritures alternatives de la recherche » organisée annuellement par l’Université de Nantes, ainsi que le salon « Focus » des écritures alternatives en sciences sociales (Mucem/EHESS, Marseille).
Les textes qui seront publiés à la suite de cette mise en réseau de la recherche seront par la suite mis en ligne en Open Access via la plateforme HAL.
A l’issue des trois années les porteurs du projet publieront un article sur les enjeux épistémologiques de la création de dispositifs pédagogiques et scientifiques innovants et les formes de recherche-création qu’elle peut prendre. L’article (en français et en anglais) sera soumis à des revues académiques aussi bien françaises qu’internationales.
L’équipe tiendra un journal de bord pour rendre compte de la recherche en train de se faire, support pouvant donner lieu à une publication en fin de projet sous la forme d’un carnet retraçant le processus d’élaboration du travail.
Les données ethnographiques seront stockées par les chercheur.e.s et les publications réalisées à l’issue du projet seront mises en partage sur des sites dédiés à la publication scientifique en ligne (HAL, Academia, ORCID) et les sites des laboratoires d’appartenance des chercheurs.
De plus, les données ethnographiques pourront être mises en forme et éditorialisées avec les artistes et les parties prenantes du projet pour soutenir une diffusion différenciée en fonction des adresses et des publics visés. Une partie des données éditorialisées sous forme visuelle, pourrait alors être stockée en open accès via la plateforme NAKALA, une base de données destinée à accueillir, conserver, rendre visible et accessible les données de la recherche. Cet outil permet d’enregistrer des données, de les décrire en vue de les exposer et de les rendre réutilisables.
Cette dynamique s’inscrit dans les enjeux contemporains de la recherche ouverte et de décloisonnement des lieux de savoirs afin de faire émerger des nouveaux espaces de débat et de mise en public des recherches afin de contribuer à la construction réciproque des connaissances et des sociétés. Nous défendons ainsi une pratique de la recherche-création résolument transdisciplinaire, qui souhaite produire des connaissances qui ne séparent pas les savoirs des expériences esthétiques et sensibles pour préfigurer des modalités de partage des connaissances qui passent par l’entremise de dispositifs de recherche-création multimédia explorant différents niveaux d’adresses agissant à différentes échelles.
Nous souhaiterions valoriser et diffuser nos productions avant tout via les canaux ArTec (soundcloud, viméo, média archipélique), et plus particulièrement à l’occasion des Rencontres ArTeC où elles pourraient être présentées avec une prise de parole des artistes-chercheurs.
Une présentation de nos productions sera organisée lors de la troisième année auprès de nos partenaires in situ (Université Veracruzana de Xalapa au Mexique et Compagnie Marbayassa au Burkina Faso), et nous envisageons pour cette phase de mettre en place une valorisation du projet, via des rencontres publiques, au sein de musées parisiens sensibles à nos questions de recherche.
De plus, nous souhaiterions diffuser certaines de nos créations dans des circuits non seulement académiques mais également artistiques, comme des musées et des festivals de film expérimentaux. Par exemple nous proposerons une présentation de nos créations au FIDMarseille, ou encore des festivals de films documentaires plus classiques tels que le festival international Jean Rouch, le festival Filmer le travail, le festival international du film scientifique Paris Sciences, le festival Filmer l’Art et l’architecture, le Festival de Lausanne Cinémas d’Afrique / Festival FESPACO mais également le festival UNESCO / FIFDH (Fondation des films des droits humains).
Lettre-dappui-aux-missions-COZZOLINO-Francesca.pdf