Titre du projet :
Porteur·e :
Amy de la Bretèque Estelle |
Courrier électronique :
ebreteque@gmail.com |
Adresse :
Laboratoire LESC UMR 7186, MSH Mondes, Bât. René Ginouvès, 21 allée de l’université, 92023 Nanterre |
Téléphone :
0682116759 |
Statut :
Chercheur |
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Institution du porteur·se du projet :
Centre national de la recherche scientifique (CNRS) |
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CV du porteur·se de projet :
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Biographie du porteur·se de projet :
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Porteur·e :
Solomos Makis |
Courrier électronique :
Makis.Solomos@univ-paris8.fr |
Adresse :
Université Paris 8, 2 rue de la Liberté – 93526 Saint-Denis cedex |
Téléphone :
0698044022 |
Statut :
PR |
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Institution du porteur·se du projet :
Université Paris 8 (UP8) |
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CV du porteur·se de projet :
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Biographie du porteur·se de projet :
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Institution partenaire | Laboratoire | Lettre d’engagement |
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Centre national de la recherche scientifique (CNRS) | LESC.docx |
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Université Paris 8 (UP8) | EA 1572 Esthétique – UP8 | MUSIDANSE.doc |
NOM et Prénom | Institution – Statut |
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DE LA BRETEQUE Estelle | LESC, UMR 7186 Statut : Chercheur |
SOLOMOS Makis | MUSIDANSE, Université Paris 8 Statut : PR |
ALEXIS Rodolphe | MUSIDANSE, Université Paris 8 Statut : Doctorant |
CHORNIK Katia | Cambridge University’s Centre of Latin American Studies Statut : Chercheur |
CHERNIGINA Anastasia | MUSIDANSE, Université Paris 8 Statut : Doctorant |
DA LAGE Emilie | Gériico (ULR 4073), université Lille Statut : PR |
DEL GHINGARO Ulysse | MUSIDANSE, Université Paris 8 Statut : Doctorant |
DI SCIPIO Agostino | Conservatorio di L’aquila Statut : compositeur |
FAVENNEC BRUN Noémie | MUSIDANSE, Université Paris 8 Statut : Doctorant |
FOTINAKI Katerina | Conservatoire de Gennevilliers Statut : musicienne |
GANOTIS Stefanos | artiste et activiste Statut : artiste et activiste |
GEORGAKI Anastasia | Université Kapodistria d’Athènes Statut : MCF |
KAKOGIANNI Maris | LLCP, Université Paris 8 et L’archipel des devenirs Statut : Chercheur |
HAKIM Doris | Beaux-Arts d’Athènes Statut : artiste, réalisatrice |
KARAMANOLAKIS Vaggelis | Université Kapodistria d’Athènes Statut : PR |
KOBELINSKY Carolina | LESC, UMR 7186 Statut : Chercheur |
LAMPROPOULOS Dimitrios | LAPPS, Université Paris 8 Statut : MCF |
LAMPROPOULOU Ourania | MUSIDANSE, Université Paris 8 Statut : musicienne |
LEHAD Sara | MUSIDANSE, Université Paris 8 Statut : Doctorant |
MARAGKOS Fanis | Université ionienne Statut : Doctorant |
MARKEAS Alexandros | CNSMD de Paris Statut : compositeur |
MARTIN CHEVALIER Louisa | IREMUS, Université Paris Sorbonne Statut : MCF |
MARTINEZ Rosalia | LESC, UMR 7186 Statut : MCF |
NEUMANN Alexandre | LLCP, Université Paris 8 Statut : PR |
PAPAETI | ERC Consolidating grant MUTE Statut : Chercheur |
PAPACHRISTOU Dana | Université de Thessalie, Grèce Statut : MCF |
STEFANOU Danai | Université Aristote de Thessalonique, Grèce Statut : PR |
TERCERO Jordi | MUSIDANSE, Université Paris 8 Statut : Doctorant |
ZISSI Anastasia | Université de la mer Egée, ERUA Statut : PR |
- La création comme activité de recherche
- Les nouveaux modes d’écritures et de publications
- Quelle est la durée du projet : 3 ANS
Le projet prend pour terrain d’étude deux îles voisines des Cyclades: Gyaros, une île déserte connue pour avoir été par le passé un lieu de déportation des opposants politiques et réputée aujourd’hui pour son abondante végétation marine; Syros, habitée par des descendants de réfugiés, devenue de nos jours une île surtouristique.
Il porte sur la notion d’exil, comme condition et statut ainsi que sur les affects qui en découlent. Il étudie plusieurs types d’exil: politique, économique, climatique…
Au cœur du projet se trouve la création narrative et artistique avec: une recherche-création sur les chants d’exil; la réalisation d’entretiens avec des migrants; la documentation et restauration de pratiques artistiques des déportés politiques du passé; une recherche-création sur Vamvakaris et l’exil; la réalisation d’un film documentaire avec une composition musicale et plastique; des enregistrements de terrain, des résidences avec des artistes et des chercheurs, des promenades sonores.
[Les références sont en annexe]
Immigrés et émigrés, migrants, réfugiés, étrangers (clandestins ou pas), déportés… Ces dernières années s’est généralisé le terme d’“exilés” pour nommer ces multiples expériences de déplacement (forcé ou pas), de déracinement et souvent de confinement. Du fait de son étymologie, ce mot donne sens à l’expérience de ces femmes et de ces hommes: “il leur restitue une dignité à laquelle portent atteinte les circonstances de leur périple, de camps en prisons, de passeurs en policiers” [D. Fassin et al 2024]. Le choix de ce mot, autant épistémologique que politique [A. Galitzine-Loumpet et al 2018], a aussi l’avantage de mettre l’accent sur la continuité entre plusieurs formes de ces expériences.
Pour étudier certaines formes d’exil, le projet se centre sur deux îles voisines des Cyclades. Le “rocher des déportés de Gyaros” [Paris Match 1967], une île déserte et sauvage [Syriana grammata], a été de 1947 à 1974 le lieu de l’exil politique de milliers d’opposants, qui nous ont livré de nombreux témoignages [N. Ziagkos 1982]. Ces derniers décrivent souvent des pratiques artistiques, visuelles, musicales ou théâtrales. Le même côté sauvage, qui rend l’île “idéale” pour l’exil politique, fait que, ces dernières années, Gyaros a été intégrée au réseau européen des zones protégées Natura 2000 et WWF y élabore un programme d’actions de préservation.
Par contraste, Syros est une île aux migrations humaines très variées [C. Loukos 2022]. Conquise par les Vénitiens, terre où se mélangent orthodoxes et catholiques, elle a accueilli les exilés (réfugiés) de Chios au début de la révolution grecque contre l’empire ottoman (1822), puis les réfugiés d’Asie mineure en 1922. Elle a aussi été le lieu de naissance d’un des plus grands musiciens de rebetiko, M. Vamvakaris, qui a ensuite émigré au Pirée [O. Lampropoulou 2021]. Entrée en décadence économique après la seconde guerre mondiale, l’île a vu une grande partie de sa population partir en exil (économique). De nos jours, elle reçoit des migrants qui travaillent dans les chantiers navals et dans l’industrie touristique.
Les liens entre les deux îles sont importants. Des liens invisibles: “Gyaros est l’innommé, une formation rocheuse qui apparaît brièvement avant que le ferry n’atteigne le port de Syros” [Stefanou & Kotsonis 2021]. Et des liens visibles: pour aller à Gyaros, on affrète un caïque au nord-ouest de Syros pour un voyage de 30 minutes. Aujourd’hui, les deux îles subissent toutes deux la menace des politiques néolibérales. Pour Gyaros, un concours architectural lancé en juin 2024 par une société privée [Alumil] vise peut-être, sous couvert de “développement vert”, à préparer le terrain pour installer des éoliennes et on ne sait pas quoi d’autre. Quant à Syros, elle est livrée au surtourisme et à la pollution de ses industries navales. Si l’on y ajoute le réchauffement climatique qui est traité comme inexorable, il est à craindre que de nouvelles formes d’exil, tel l’exil climatique [V. Witsel 2019], ne s’installent rapidement.
Exils politique, économique, climatique…: les deux terrains d’étude serviront de laboratoire pour se demander quels sont les affects communs (ou différents) entre ces expériences humaines (et peut-être animales, pour Gyaros d’aujourd’hui [cf. D. Abram 2024]). Il s’agira de comparer ces diverses formes d’exil, sans les assimiler. L’exil est, par essence, une situation de rupture de la place de quelqu’un dans la société: c’est perdre son lieu dans le monde. Il constitue une expérience d’altérité et établit une discontinuité dans l’être [E. Saïd 2008]. À travers la différence inaliénable de leur statut, le déporté de l’île sauvage, l’émigré qui va chercher une vie meilleure ailleurs, le migrant qui travaille dans l’arrière-fond de la cuisine d’un restaurant, le déplacé climatique de demain partagent peut-être des affects, que le projet tâchera de mettre en évidence.
La création artistique est le cadre idéal pour mettre en évidence et étudier les affects de ces diverses formes d’exil. À côté d’une bibliographie très importante sur art et exil, plusieurs chercheurs du projet ont déjà mené des travaux sur la question dans des contextes variés [E. Amy de la Bretèque 2023, K. Chornik 2025, C. Kobelinsky et al 2024, É. Da Lage et al 2021, L. Martin-Chevalier et al 2025, A. Papaeti 2013, M. Solomos 2023], travaux qui serviront pour les recherches à mener dans le cadre du projet. En parallèle, des artistes seront invités à mener des projets de recherche-création en collaboration avec les chercheurs et à produire des œuvres artistiques, musicales et visuelles. Des recherches-actions seront également menées. Enfin, seront également convoquées des créations narratives, permettant d’analyser les constructions des subjectivités dans les situations d’exil.
Inscription dans les axes d’ArTeC: la création comme activité de recherche; les nouveaux modes d’écritures et de publication.
Méthodologie
Le projet entremêle recherche, recherche-création et recherche-action. Il est interdisciplinaire, associant musicologues, ethnomusicologues, musiciens, artistes visuels, psychologues, anthropologues, philosophes, activistes. La théorisation par Guattari (1989) des “trois écologies”, mêlant étroitement questions environnementales, sociales et mentales, y constitue un cadre important.
Tâches et réalisations
1. Collectage de chants d’exil et projet musical. Un répertoire musical appelé tragoydia tis xenitias (chansons d’exil) est chanté dans les fêtes et les tavernes grecques, dont les paroles narrent l’exil des populations d’Asie mineure, mais aussi les autres départs en exil. Ce passé d’exil a une résonance forte avec la situation des réfugiés qui arrivent quotidiennement en Grèce depuis plus d’une décennie. Réalisations: livre multimédia et articles; concerts-lectures.
2. Entretiens avec des migrants, création narrative. Des entretiens avec des migrants de Syros permettrons d’identifier la manière dont l’exil reconstruit les identités. On s’intéressera à la construction des récits en termes d’imbrication de l’identité narrative dans différentes formes de collectivités [M. Murray 2015], en lien avec l’ordre social [Y. Hochman & G. Spector-Mersel 2020]. On interrogera également les migrants sur leurs pratiques musicales et d’écoute. Réalisations: livre d’entretiens et articles; podcasts.
3. Documentation et restauration des pratiques artistiques du temps de l’exil politique. Le projet documentera les pratiques artistiques des exilés politiques de Gyaros (1947-61 et 1967-74) à partir de recherches bibliographiques et d’entretiens avec des personnes encore en vie. Les 16 Chansons d’exil, composées et enregistrées clandestinement, serviront de cas d’étude: l’enregistrement historique sera restauré et nous en donnerons une version actuelle. Réalisations: livre multimédia et articles; travail sur les 16 Chansons d’exil.
4. Vamvakaris: de Syros au Pirée. Cette recherche-création s’intéressera à l’immigration de Vamvakaris de Syros au Pirée et plus généralement à l’importance de la thématique de l’exil dans sa musique. Elle s’intéressera aux enregistrements, à la bibliographie, au musée qui lui est dédié (Syros). Réalisations: livre et articles; création musicale et chorégraphique.
5. Composition musicale (et plastique) – film documentaire. Un film documentaire (30’) sur Gyaros et l’exil politique sera réalisé, à l’aide d’images d’archives et de plans tournés aujourd’hui. Sur ce film sera réalisée une composition musicale, comme une tentative de reconstruction abstraite du monde sonore des exilés, notamment grâce à des techniques de spatialisation. À ce projet collaborera un plasticien.
6. Field recording, résidences, ateliers, promenades sonores, compositions sonores. Une équipe composée d’artistes sonores collectera et analysera des enregistrements des îles de Gyaros et de Syros. Elle collaborera avec des chercheurs lors de résidences, afin de penser la question du déplacement, à la fois en termes environnementaux et sociaux. Elle produira des promenades sonores, en utilisant la géolocalisation, des compositions sonores et animera des ateliers.
(7.) Exposition [sous réserve de financement et collaborations supplémentaires]. Une exposition itinérante pour présenter l’ensemble du projet.
8. Journées d’études et colloque international. Des journées d’études pour témoigner de l’avancée du projet. Un colloque (en partenariat avec le Musée national de l’histoire l’immigration: en cours de discussion) conclura le projet.
Justification des moyens demandés:
-prestations artistiques: 21000
-forfaits colloque et journées d’études: 10000
-missions: 5800
-stagiaires: 2400
-achat disques durs:750
Rôle des partenaires
Les laboratoires porteurs sont complémentaires avec la musicologie, la création musicale, l’esthétique ou l’écologie sonore pour MUSIDANSE, l’ethnomusicologie et l’anthropologie pour le LESC.
Les autres partenaires:
a) contributions à la réalisation du projet:
-ERUA: participation de certains membres du projet à la création en cours d’un “cluster recherche” sur l’exil dans le cadre du groupe thématique “Migration, Exile, and Refugees”
-WWF Greece (collaboration sans labellisation): expertise sur Gyaros, aide pour les missions à Gyaros
-association Apano meria et Association Archipelago Network: aide pour les résidences artistes-chercheurs
-SFEA 1967-1974 (l’association des anciens prisonniers et exilés de la dictature des colonels): mise à disposition de leurs archives, témoignages de leur membres
b) contributions à la diffusion du projet: cf. infra.
Articulation avec un module MIP
Les porteurs du projet répondront à un appel pour un MIP à Paris 8 et Nanterre comprenant un travail avec les artistes et chercheurs du projet et quelques missions (étudiants) pour un travail de terrain sur les deux îles.
Le projet envisage de publier:
a) 4 livres papier ou en ligne (publications multimédias): cf. les différentes tâches: collectage de chants d’exil; entretiens avec des exilés, reconstruction narrative; documentation et restauration des pratiques artistiques du temps de l’exil politique; Vamvakaris: de Syros au Pirée;
b) plusieurs articles: cf. les différentes tâches: collectage de chants d’exil; entretiens avec des exilés, reconstruction narrative; documentation et restauration des pratiques artistiques du temps de l’exil politique; Vamvakaris: de Syros au Pirée;
c) les actes des journées d’études et du colloque.
Toutes les publications figureront, en tant que “manuscrit d’auteur”, sur HAL. Plusieurs des articles paraîtront dans des revues en Open Access.
Pour les données de recherche générées par le projet (notamment les collectes de chants d’exils, les entretiens et les field recordings), nous utiliserons:
-les archives du Crem-CNRS: https://archives.crem-cnrs.fr/
-la plateforme Huma-num.
Plusieurs des partenaires sollicités contribueront au projet par l’organisation de conférences, concerts-lectures, projections du film documentaire avec composition musicale ainsi que diverses activités, notamment pédagogiques: cf. les lettres de ces partenaires: par ordre alphabétique:
-Césaré, Centre national de création musicale (Reims);
-CNSMD (Conservatoire national supérieur de musique et de danse) de Paris;
-Ethnopôle Migrations, frontières, mémoire (Cpa) (Valence);
-Mémoire de l’Avenir (Paris);
-Philharmonie de Paris, Département Éducation et Ressources;
-Université Kapodistria d’Athènes, département de musique;
-Université Aristote de Thessalonique, département de musique ;
-Villa Grecque Kérylos-Centre des monuments nationaux (Nice).
D’autres collaborations sont en cours de discussion pour la diffusion du projet:
-Musée national de l’histoire de l’immigration (Paris) : sollicité pour accueillir notamment le colloque ;
-Mains d’Œuvres (Saint-Ouen);
-Université Aristote de Thessalonique;
-Musée Vamvakaris (Syros).
Nous envisageons également:
-la diffusion de l’exposition itinérante (sous réserve de financements et de collaborations supplémentaires);
-la participation aux journées d’ArTeC.