Liste Appel à projets

INFORMATIONS GENERALES

Titre du projet :

SUPERPOUVOIRS. Pour des danses d’émancipation

Porteur·es de projet
Porteur·e :

GINOT Isabelle

Courrier électronique :

iginot@univ-paris8.fr

Adresse :

10 rue yvan 34070 Montpellier

Téléphone :

0634403071

Statut :

PR

Institution du porteur·se du projet :

Université Paris 8 (UP8)

Unité de recherche associée : EA 1572 Esthétique – UP8

CV du porteur·se de projet :

14-CV-Ginot-redige-ARTEC-2024l.doc

Biographie du porteur·se de projet :

15-Ginot-bref-ARTEC.docx

INSTITUTIONS PARTENAIRES D’ARTEC
Institution partenaire Laboratoire Lettre d’engagement
Centre national de danse contemporaine – Angers (CNDC-Angers) Cndc-Engagement-SUPERPOUVOIRS-.pdf

Université Paris 8 (UP8) EA 1572 Esthétique – UP8 MUSIDANSE-Engagement-SUPERPOUVOIRS-OK.pdf

AUTRES INSTITUTIONS
Type d’institution Détails Lettre d’engagement
Institutions culturelles

A.I.M.E. (Association d’individus en mouvements engagés, dir. art. Julie Nioche) s’engage dans des recherches-créations auprès de publics en institutions de soin, anime le réseau de groupes de co-production des savoirs (Bodystormings) qui sont le support de la présente recherche


Institutions culturelles

le CDCN ATELIER DE PARIS est partenaire coproducteur et acheteur de la création SUPERPOUVOIRS initiée par Julie Nioche et Isabelle Ginot avec A.I.M.E. et le soutien de ARTEC.


COLLABORATEURS·RICES
NOM et Prénom Institution – Statut
NIOCHE Julie A.I.M.E.
Statut : Chorégraphe
SALVATIERRA Violeta UP8
Statut : ATER Paris 8
LEDREIN Marina UP8
Statut : Doctorant
DESCRIPTION DU PROJET
Dans quel axe scientifique votre projet s’insère-t-il ?
  • La création comme activité de recherche
  • Les nouveaux modes d’écritures et de publications

Contexte du projet
  • Quelle est la durée du projet : 3 ANS

Résumé court du projet

« SUPERPOUVOIR. Pour des danses d’émancipation » porte sur des projets fortement invisibilisés dans le champ de la danse : les « projets socialement et corporellement engagés », conduits par des danseurs au sein d’établissements de soin, de travail social, d’éducation spécialisée ou encore d’incarcération. La recherche vise, d’une part, à interroger les conditions à partir desquelles on peut parler de pratiques d’émancipation – un terme qui circule largement sans être interrogé. D’autre part, à outiller les pratiques des acteur.ices concerné.es (artistes, travailleurs sociaux…) en créant des outils de partage et de circulation des pratiques, accompagnées d’un appareil critique. L’objectif est de produire, d’une part, une conférence performée sur les danses d’émancipation ; d’autre part, un « anti manuel de danses d’émancipation ».

Présentation du projet scientifique

SUPERPOUVOIRS porte sur les projets de danse socialement engagés (Helguera 2019) réalisés dans des établissements de soin, de travail social, d’éducation 1], etc. De tels projets (danser et faire danser en EHPAD, en hôpital psychiatrique, en prison, en foyer d’accueil, en I.M.E., etc…) sont très nombreux sur le territoire. La plupart des danseur.euses professionnel.les sont amené.es à s’y impliquer, et ils sont pris dans un complexe enchevêtrement institutionnel (Liot & al., 2020). Cependant, tandis que dans les discours politiques  post-COVID fleurissent les  «éléments de langage » consacrés au soin, ces pratiques sont remarquablement invisibles. Dévalorisés par les tutelles des mondes de l’art, invisibles car se tenant dans des établissements clos et non dans l’espace public ou les théâtres, reposant sur une économie de la marge malgré les temps longs qu’ils exigent, ces projets artistiques sont pris dans de nombreuses injonctions contradictoires. La moindre d’entre elles n’est pas d’espérer une émancipation par l’art, au sein d’établissements marqués par les dérives du « business social »,  au plus loin d’une pensée critique de l’institution (Schaepelynck, 2018).

Depuis 2020, notre équipe conduit une recherche portée conjointement par MUSIDANSE et le Pôle Ressources de l’Association d’individus en mouvements engagés (A.I.M.E., direction artistique Julie Nioche). Nous animons deux espaces de co-recherche : le séminaire  « Muvements engagés », qui réunit chercheurs, étudiant.es, doctorant.es, artistes, travailleurs sociaux et destinataires des projets ; et un réseau de groupes, les Bodystormings, que nous avons conçus et développés en nous inspirant de la pédagogie institutionnelle[2]. Les Bodystormings sont des groupes de partage de pratiques et de coproduction de savoirs entre professionnels concerné.es, leur travail est le socle du présent projet de recherche.

Ces premiers travaux[3] ont montré trois urgences : documenter ces pratiques négligées par la recherche et former un fonds de ressources; développer leur analyse critique  afin d’interroger leurs potentiels politiques et sociaux; enfin, créer des outils de partage et de transmission des pratiques dans leur dimension critique et émancipatrice à l’attention des acteurs de terrain.

SUPERPOUVOIRS. Pour des danses d’émancipation, envisage d’y répondre à partir de deux axes :

  • Un axe critique : à quelles conditions des pratiques de danse peuvent elles se dire « émancipatrices » ? Les projets et pratiques examinés se réclament se revendiquent émancipatrices, malgré leur situation au sein d’établissements le plus souvent disciplinaires – une  contradiction  largement occultée par les discours des artistes. A quelles conditions peut-on dire qu’une pratique, ou un ensemble de pratiques, sont des vecteurs d’émancipation, et de quelles natures d’émancipation s’agit-il alors ?
  • Le deuxième axe relève de la recherche-action : quels outils inventer pour documenter et transmettre les pratiques socialement engagées dans leur dimension critique ? Commencée au sein des riches archives de A.I.M.E., puis poursuivie au sein des groupes de Bodystormings (BS) où l’on collecte pratiques, témoignages, récits, une enquête multi-située s’attachera à composer une banque de ressources sur les pratiques de danse socialement engagées, et à interroger les modalités de leur transmission. En effet, la tradition orale est le principal vecteur de transmission des pratiques entre danseurs. Efficace pour nourrir et inspirer les artistes, cette oralité ne réussit pourtant pas à penser et documenter la façon dont un projet artistique et son milieu institutionnel s’entre-contaminent, et peuvent se coloniser ou se décoloniser mutuellement. Il s’agira donc de penser quels supports, quel type de documentations accompagnées d’un appareil critique peuvent constituer un anti-manuel de danses d’émancipation pour soutenir les acteurs engagés dans ces projets. Anti-manuel, car il ne s’agira pas d’un catalogue de « bonnes pratiques (dansées) pour les établissements de soin, mais  d’un ensemble de principes pédagogiques et de co-création  à des outils de lecture critique des usages chorégraphiques et de lecture  de ces milieux de soin.

[1] Dans la suite de ce dossier, nous parlerons « d’établissements de soin » au sens très large de care et de travail social, sans réitérer à chaque occurrence la multiplicité catégorielle des établissements sociaux, médico-sociaux, médico-éducatifs, carcéraux, etc.

[2] Quatre groupes de B.S. existent actuellement : en région parisienne, à Nantes, à Montpellier,, un à Séoul soutenu par le Korean Disability Arts Center (KDAC), et un à venir en Suisse.

[3] Pour les premiers résultats de Mouvements engagés, voir bibliographie en annexe, « Publications de l’équipe de recherche ».

Mise en oeuvre

Méthodes : Notre démarche s’appuie sur les méthodes de la recherche basée sur la pratique (practice-based research), la recherche-création et la co-recherche, et se réalise en bibliothèque autant qu’en studio de danse et dans des établissements de soin. Elle est étayée par l’étude critique de notions telles que co-création, art et émancipation, pratiques, et  d’autre part, part une  réflexion sur les questions de transmission de pratiques en danse, à partir d’un corpus d’exemples de modèles  de manuels, anti-manuels, partitions.

Tâches :

  • Enquête : Collecte et documentation des pratiques : les chercheuses se déplacent sur des terrains divers et au sein des groupes de Bodystormings, et collecte ou produit des ressources documentaires (récits d’expériences, entretiens, partitions d’ateliers, vidéos, journaux de bord collectifs…) sur des pratiques dansées en établissements de soin. Elle vise à la constitution d’un corpus de référence d’ici la fin 2025.
  • Animer le réseau, organiser les données : A.I.M.E.  anime les groupes de Bodystormings, organise les plateformes de ressources internes (padlet), coordonne l’enquête multi-située, et pmet à disposition ses propres archives sur plus de 25 ans de projets artistiques en établissements de soin.
  • Production : A.I.M.E. assure la production et la diffusion de la conférence performée SUPERPOUVOIRS au sein d’un réseau mixte de structures culturelles, établissements de soin et établissements scientifiques.
  • Séminaire : Mouvements engagés est un séminaire adressé à un public mixte étudiant.es, chercheur.euses, artistes, professionnel.les du soin et du social, et destinataires des projets (4 à 5 séances / an)
  • Résidence pédagogie et création au CNDC d’Angers : mise à l’épreuve de « l’anti-manuel » avec les élèves de l’école supérieure (2025 ou 2026)

Réalisations :

  • Prototype  de catalogue de pratiques dansées d’émancipation (février 2025) : un premier « essai » de catalogue de pratiques sera réalisé en début de programme, à partir de l’enquête déjà faite dans les archives de A.I.M.E. Comment décrire les pratiques dansées au sein des établissements de soin ? Ce prototype sera mis à l’épreuve, enrichi et problématisé auprès des  Bodystormings ainsi qu’avec les élèves du CNDC durant les 3 années du projet pour aboutir à la rédaction de « l’anti-manuel » en fin de programme.
  • Conférence performée : SUPERPOUVOIRS (2026), conférence performée réalisée par Julie Nioche, artiste-chercheuse, et Isabelle Ginot, chercheuse, autour des « pouvoirs » (d’émancipation) de la danse. Avec ce format (nouveau pour l’une et l’autre), Julie Nioche et Isabelle Ginot expérimenteront la transmission de savoirs dits « universitaires » auprès de publics et de contextes diversifiés : scènes de danse, établissements de soin, universités,  lycées, écoles de danse…
  • Fanzines : chaque performance sera accompagnée d’un « fanzine » écrit spécifiquement pour le lieu.  Ces fanzines diffusent certains résultats de la recherche, et invitent le public à y contribuer par leur participation et les débats autour de la pièce.
  • Pour un anti-manuel de pratiques dansées socialement engagées (2027), ouvrage collectif : la 3ème année verra la rédaction d’un « anti-manuel » dont l’enjeu est de créer un modèle de transmission de pratiques dansées socialement engagées, en prenant en compte et décrivant les conditions de leur puissance émancipatrice. Cet anti-manuel pourra prendre une double forme, écrite et numérique.

 

Moyens :

3 postes de dépenses :

  • frais de missions pour les déplacements des chercheuses et artistes sur les terrains (échelle nationale)
  • salaires de recherche (IGE ou IGR) et cachets d’artistes et techniciens
  • Prestation de service : prise en charge de l’animation et la coordination du réseau, et production et diffusion de la conférence performée par A.I.M.E.

Partenaires :

  • Cette recherche s’inscrit, pour MUSIDANSE/ Danse, geste, corporéité, dans l’axe « analyse des pratiques », et rejoint le projet « Arts, écologies, transitions. Pour un abécédaire » récemment abouti.
  • A.I.M.E., dont le travail artistique met sur un plan d’égalité les projets auprès de personnes vulnérables, et les projets inscrits dans le champ de l’art et des scènes théâtrales, co-porte la recherche depuis ses débuts, et relaie son ancrage  dans le milieu professionnel.
  • le CNDC, centre chorégraphique national et école supérieure de danse contemporaine, intervient comme co-producteur de la création de SUPERPOUVOIRS, et accueille une session d’enseignement d’Isabelle Ginot et Julie Nioche auprès des élèves de l’école.
  • Le CDCN ATELIER DE PARIS (Cartoucherie Vincennes) co-produit et diffuse la conférence performée (juin 2026)

MIP :

  •  Mouvements engagés, séminaire nomade accueilli dans diverses structures culturelles de Paris et de Seine Saint-Denis, cultive depuis ses débuts le partage et la co-production des savoirs;  une évolution vers un format MIP serait très bienvenue, et sollicitée pour 2026.

DIFFUSION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE
Publications

– Conférence performée : la conférence SUPERPOUVOIRS, conçue dans un format souple et adaptable à différents espaces et publics, et soutenue par une collection de fanzines visant à diffuser sous des formats participatifs certains résultats de la recherche.
– au moins un article scientifique sera publié dans une revue à comité de lecture : Recherches en danse, revue publiée sur la plateforme OpenEdition Journal.
– Ouvrage : Pour un anti-manuel de danses d’émancipation (titre provisoire) ouvrage papier et numérique, est envisagé à l’horizon 2027.
– Enfin, dans des délais au delà du présent projet de recherche, l’équipe de recherche envisage la création d’une plateforme de ressources artistiques et scientifiques qui rassemblera l’ensemble de ces travaux, des ressources documentaires, et des outils de transmission et de création. La création de cette plateforme numérique fait l’objet d’un autre appel à projet de recherche (Manufacture de Lausanne) sur la période 2026-2028.

Données

L’enquête vise à produire, collecter et organiser un fonds de ressources sur les pratiques de danse socialement engagées. Dans une première phase, ces ressources, qui impliquent de très nombreux acteurs (artistes, usagèr.es, auteur.ices, producteur.ices…) sont archivées sur des plateformes numériques fermées (padlets et drives de l’équipe).
A terme, un travail d’éditorialisation et de négociation avec les concerné.es permettra leur publication (à plus long terme, la création d’une plateforme publique de ressources est envisagée).

Valorisation
  • La conférence performée SUPERPOUVOIRS sera diffusée dans le cadre des rencontres ArTeC (2026 ou 2027). Coproduite par le festival June Events 2026, elle sera diffusée dans les réseaux de scènes chorégraphiques, mais aussi dans d’autres espaces (lycées, universités, bibliothèques, colloques…)
  • Diffusion des contenus au sein du séminaire Mouvements engagés. Aujourd’hui ouvert à un public mixte d’étudiant.es, chercheur.euses, artistes, professionnels du soin, ce séminaire sera rendu accessible en mode hybride à partir de 2025.
  • Diffusion au sein des groupes de Bodystormings. Des interventions auprès des groupes Bodystormings diffuseront le processus, puis les résultats de la recherche auprès de ces groupes particulièrement concernés.
  • Diffusion au sein des formations supérieures et continues : EXERCE, master en danse université Montpellier ; des CCN Montpellier et Nantes ; de la formation Médiation du Centre national de la danse
  • Diffusion à l’international :
    • en Corée, au KDAC (Korean Disability Arts Center), organe des politiques publiques artistiques et scientifiques sur Art et handicap, où Isabelle Ginot a initié un groupe de Bodystormings
    • en Argentine, pour le colloque Ecosomatiques co-organisé par Isabelle Ginot, Violeta Salvatierra, Joanne Clavel (CNRS) et Marie Bardet (l’Universidad Nacional San Martin de Buenos-Aires (décembre 2025)

PLANNING

BUDGET

ANNEXE(S)

SUPERPOUVOIRS-Biblio-sept-2024-1.docx

SUPERPOUVOIRS-FICHES-DE-POSTE-OK.docx

A.I.M.E.-Engagement-SUPERPOUVOIRS.pdf

ATELIER-engagement-superpouvoirs-.pdf