Titre du projet :
Porteur·e :
VOISIN Bérengère |
Courrier électronique :
voisin.berengere@gmail.com |
Adresse :
4 rue de Tretaigne 75018 PARIS |
Téléphone :
0684210367 |
Statut :
MCF |
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Institution du porteur·se du projet :
Université Paris 8 (UP8) |
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CV du porteur·se de projet :
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Biographie du porteur·se de projet :
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Institution partenaire | Laboratoire | Lettre d’engagement |
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Centre des Arts Enghien-les-Bains (CDA) | CDA_2024_95_-Lettre-dengagement-Homonculus-spectator-signee-2.pdf |
Type d’institution | Détails | Lettre d’engagement |
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Institutions culturelles |
Musée d’Orsay |
CDA_2024_95_-Lettre-dengagement-Homonculus-spectator-signee-1.pdf |
Institutions culturelles |
Le Cube Garges |
CDA_2024_95_-Lettre-dengagement-Homonculus-spectator-signee-1.pdf |
Partenaires privés |
TMNLab |
CDA_2024_95_-Lettre-dengagement-Homonculus-spectator-signee-1.pdf |
NOM et Prénom | Institution – Statut |
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Sébastien APPIOTTI | GRIPIC-CELSA Statut : MCF |
Julien ROSSI | CEMTI – UNIVERISTE PARIS 8 VINCENNES SAINT DENIS Statut : MCF |
Julie PEGHINI | CEMTI – UNIVERISTE PARIS 8 VINCENNES SAINT DENIS Statut : MCF |
ANAT MERUK | Musée d’orsay Statut : Conservateur |
Clément COUSTENOBLE | TMNLAB Statut : cheffe de projet |
Clément THIBAUT | LE CUBE GARGES Statut : Directeur artistique |
CAMILLE RONDOT | GRIPIC-CELSA Statut : MCF |
Sylvie TISSOT | collectif data-dada Statut : Artiste |
- La création comme activité de recherche
- Technologies et médiations humaines
- Quelle est la durée du projet : 2 ANS
Homonculus spectator est un projet de recherche-création fondé sur un dispositif artistique conçu par le collectif DataDada en collaboration avec les institutions partenaires : le Musée d’Orsay, le Centre des Arts d’Enghien-les-Bains, le Cube Garges et des chercheurs et professionnels de la culture. Ce projet vise à recueillir des informations sur l’expérience esthétique des publics en interagissant avec un dispositif basé sur les technologies dites de l’”IA” (intelligence artificielle).
Le projet inclut une réflexion sur les actions de médiation culturelle à déployer pour accompagner l’expérience. A la fois outil de recherche scientifique, expérience artistique et enquête sur les publics, le projet permettra de mettre en lumière l’éventuel écart entre la représentation offerte par l’IA et le rapport conscientisé par les publics aux œuvres d’art.
Site web – Portfolio du collectif d’artistes DataDada : https://data-dada.net/
Contexte
ChatGPT, Dall-E, MidJourney : différentes solutions technologiques rassemblées sous le vocable “Intelligence artificielle” (textuelle, générative, etc.) semblent bousculer notre société, dans son rapport au travail, à l’écriture, aux images, etc. Face à cette explosion, des projets s’intéressent actuellement à l’histoire culturelle de l’IA en ce qu’elle engage non seulement un ensemble d’algorithmes, mais aussi une “technoculture” induite par des pratiques scientifiques, des imaginaires et des idéologies. Les espaces artistiques n’échappent pas à cette tendance, même si la plupart des processus de création actuellement menés interrogent majoritairement les relations entre l’IA et la créativité.
Moins nombreux sont les projets scientifiques ayant recours à l’IA et qui s’intéressent à la réception des œuvres d’art : c’est dans ce contexte que le projet de recherche-création Homonculus spectator se propose d’explorer dans quelle mesure l’intelligence artificielle peut rendre compte d’une expérience esthétique dans sa multi-dimensionnalité.
En partant d’une expérience individuelle proposée au public dans un contexte d’exposition et qui donne lieu à un recueil de données captées par un dispositif-oeuvre, Homonculus Spectator vise plus largement à rendre les publics sensibles aux processus de collecte de données et à leur traitement par l’IA.
En 2023/24, une première année de financement de l’EUR ArTeC a permis de co-concevoir la proposition artistique du collectif DataDada – le dispositif-oeuvre – qui sera présentée et adaptée dans trois institutions partenaires et offert à l’expérimentation du public.
Objectifs et enjeux scientifiques
Pourquoi chercher à caractériser l’expérience esthétique in situ grâce à l’Intelligence artificielle ?
Rendre compte de la manière dont un visiteur entre en relation avec une œuvre d’art en ayant recours à l’IA pourrait renseigner les chercheurs et les partenaires institutionnels du projet sur la possibilité ou l’impossibilité de modélisation de cette expérience.
Le collectif DataDada propose de créer un dispositif-œuvre pour étendre le temps de l’expérience esthétique, favoriser la captation des données et permettre la constitution d’un dataset de postures physiques et comportementales de visiteurs.
Les publics concernés auront donné leur consentement, et selon les institutions seront soit des publics partenaires (scolaires par exemple), soit des publics francophones volontaires.
Interroger le traitement par IA de l’analyse des données collectées
Les visiteurs seront confrontés à des représentations anthropomorphiques – l’homonculus spectator – censées rendre visibles les caractéristiques de leur réception. Ces représentations seront générées par IA, et basées sur la collecte de données en contexte d’exposition.
Mettre en écho les voix des visiteurs sur trois terrains distincts – trois institutions culturelles
Sur chaque terrain de recherche correspondant aux trois institutions culturelles impliquées, les visiteurs impliqués et volontaires seront enquêtés. Si le dispositif proposé sera adapté en fonction du lieu, l’expérience à partir de laquelle les visiteurs devront s’exprimer sera la même : confronter la représentation anthropomorphique générée par l’IA à sa propre représentation mentale de sa réception afin d’en mesurer l’éventuel écart.
Enquêter sur la manière dont les parties prenantes se saisissent du projet.
Le projet sera structuré par une enquête de terrain auprès des professionnels concernés, de la conception à la réception de l’Homonculus Spectator dans les trois institutions partenaires.
Recherche-création
Le dispositif-oeuvre proposé par le collectif DataDada introduit une dimension ludique et différente des situations plus conventionnelles d’enquête auprès des publics. En cela, ce geste de recherche consiste à nous placer en situation de coopération et d’expérimentation, et donc à laisser une place pour que quelque chose d’imprévu puisse advenir.
Quels types d’intelligence artificielle seront mobilisés dans ce projet ?
Plusieurs types d’intelligences artificielles seront convoqués selon les étapes de l’expérience proposée aux publics :
- Dans un premier temps, une IA analytique servira à reconnaître les postures des visiteurs devant le dispositif-oeuvre, à partir d’une sélection de 3 à 4 œuvres par lieu. Un algorithme sera codé par DataDada à partir de TensorFlow, une plate-forme outil open source d’apprentissage automatique adaptée pour les besoins du dispositif.
- Dans un second temps, et à partir des schémas corporels recueillis lors de la première phase, des algorithmes de clustering nous permettront de faire émerger une typologie posturale de visiteurs, à labelliser. (Méthodes des K-Means/Elbow. Développement en python, librairies sklearn et Ordinal Encoder)
- Dans un dernier temps, une IA générative 3D telle que 3dfy.ai sera mobilisée pour permettre la fabrication des homonculus spectator, représentations anthropomorphiques des schémas posturaux de visiteurs.
Rôle des partenaires Nos partenaires institutionnels seront parties prenantes de la conception et de l’accueil du dispositif-oeuvre : ils se proposent de poursuivre leur soutien par la mobilisation des équipes concernées et par du mécénat en nature. Le TMNLab, quant à lui, continuera à déployer sa méthodologie d’évaluation d’un dispositif artistique numérique en lien avec les équipes de médiation des lieux concernés.
Les trois terrains d’enquête seront l’occasion de déclinaisons du dispositif-oeuvre, à partir des variables suivantes : œuvres présentées ; espaces d’exposition ; publics. Ces variables sont autant de bases de comparaison possibles à partir d’un même geste artistique et d’un même protocole d’enquête que nous détaillons ci-après.
Méthodologie envisagée
Axe 1. Co-conception du dispositif Homonculus Spectator
L’année exploratoire du projet a permis d’expérimenter deux temps de réflexion :
1.1 Les parties prenantes ont explicité lors de réunions plénières leurs usages de l’IA, et notamment les modalités d’interaction entre IA et publics telles qu’elles sont pratiquées et envisagées dans les institutions partenaires. Cela a permis d’approfondir les questions épistémologiques, esthétiques et méthodologiques qui se posent autour de ce projet.
1.2 Le dispositif-oeuvre Homonculus spectator a ensuite été co-conçu lors de trois journées d’atelier. Les brainstormings et temps de débat de ces journées ont fait émerger les points de vue situés des parties prenantes en réponse aux questions suivantes : quel rôle pour l’IA, pour quelles données collectées ? Quels seront les publics du dispositif-œuvre ? Quels sont les besoins du projet en termes de médiation ? Ces deux phases ont fait l’objet d’une enquête ethnographique afin d’analyser de façon critique la démarche dite de “co-conception” et ses principaux enjeux : l’interculturalité, les conflits de représentation et d’imaginaires de l’IA et la chaîne de coopération (Becker, 1988) des acteurs.
1.3 Pour 2025-2026, nous envisageons :
- de poursuivre les ateliers de co-conception pour imaginer les déclinaisons respectives du dispositif-oeuvre dans chaque institution ;
- d’approfondir l’enquête ethnographique des phases de co-conception du dispositif-oeuvre.
Justification des moyens demandés : Conception et production du dispositif-oeuvre qui comprend deux situations expérientielles de visite et de captation simultanée de données :
- un tapis d’œufs artificiels disposé sur le sol. L’objectif est de réguler le flux des visiteurs, d’inviter à ralentir et à être attentif à l’œuvre ;
- une vitrine “magique” placée entre l’œuvre et le visiteur. D’abord opaque, elle devient translucide et révèle progressivement l’œuvre si le temps d’observation est suffisant ;
Ces deux situations “à contrainte” permettent au dispositif de captation (i.e. caméra vidéo) de réaliser des mesures fiables, individualisées et de qualité des schémas posturaux des visiteurs.
Conception et production d’une interface de visualisation et ingénierie, comprenant :
- un écran de visualisation d’homonculus individualisés en 3D pour chaque visiteur à l’issue de l’expérience ;
- le sculptage ou l’impression en 3D d’une sélection d’homonculus qui seront mis en exposition dans les lieux partenaires.
Axe 2. Comment enquêter sur le dispositif-oeuvre Homonculus Spectator ?
2.1 Enquête auprès des publics
À l’issue de la visite, sera proposé aux participants une modélisation 3D sur écran d’un homonculus correspondant aux données collectées à leur sujet. Des homonculus sculptés ou imprimés seront également exposés afin de montrer les différentes typologies qui émergent du dataset collectif. Les chercheurs déploieront un protocole d’enquête mixte auprès des publics : ce dernier permettra d’appréhender comment les publics reçoivent, voire confrontent, l’homonculus censé les représenter et la manière dont ils s’imaginaient interagir avec l’œuvre en situation de réception.
Méthodes : observations participantes ; entretiens ; groupes de co-interprétation autour des homonculus spectator.
Justification des moyens demandés : Stage (6 mois) de master étudiant-e en communication/médiation. Missions : coordination des actions menées sur les 3 terrains (plannings d’enquête, relations partenaires, etc.)
2.2 Comprendre comment les équipes de médiation se saisissent du dispositif-oeuvre une fois qu’il est déployé in situ.
Un dernier volet de l’enquête de terrain portera sur les équipes de médiation qui ont été impliquées dès la phase de co-conception du dispositif-oeuvre. Nous chercherons ici à comprendre pourquoi cette participation est un préalable nécessaire à la mise en exposition de dispositifs proposant aux publics des interactions avec une IA, et d’autre part, quels sont les ajustements de leurs pratiques professionnelles.
Méthodes : entretiens ; groupes de co-interprétation.
Justification des moyens demandés
- Participation du TMNLab pour l’animation des groupes de co-interprétation avec les équipes de médiation
Dossier thématique à partir des contributions artistiques, professionnelles et scientifiques au projet dans la revue Hybrid (Open Access, proposition acceptée par la revue Hybrid pour le 2nd semestre 2026)
Article scientifique rendant compte des résultats de l’enquête ethnographique dans la revue Culture & Musées (rubrique Varia, Open Access)
Article scientifique dédié à l’analyse comparée de la réception du dispositif / œuvre par les publics dans la RFSIC (Revue Française des Sciences de l’Information et de la Communication, Open Access)
Articles de vulgarisation scientifique dans HacNumMédia et l’Observatoire des politiques culturelles (OPC) dédié à l’explicitation des phases de co-conception du projet suivant la méthode conçue par le TMNLab (Open Access)
Restitution écrite “Médiation d’un dispositif-oeuvre mobilisant l’IA auprès des publics” (site web TMNLab, Open Access).
Le projet donnera lieu à la production de données de recherche, à plusieurs temps de l’enquête. Un soin tout particulier a été apporté aux modalités de gestion des données dès la première année de financement du projet par l’EUR ArTeC : le projet bénéficie notamment de l’expertise de Julien Rossi, auteur du rapport La recherche en SHS au croisement de multiples contraintes et de l’un des membres du collectif DataDada (Sylvie Tissot), en charge du plan de gestion des données lors des collaborations passées avec le Ministère de l’Education nationale et avec des laboratoires de recherche.
Concrètement, ont été mises en place et ont vocation à être pérennisées les modalités de gestion des données suivantes :
Mise en conformité via la sollicitation de Fabrice Leclere, délégué à la protection des données de l’Université Paris 8 ;
Stockage et conservation : utilisation depuis 2024 d’un compte-projet ShareDocs, espace de stockage en ligne d’HumaNum (300 Go) ; Demande d’un consentement explicite du visiteur avant toute forme de participation à la recherche-création ;
Anonymisation des données lors du recueil, du traitement et de la diffusion (et notamment les données liées aux postures de visiteur et à leur horodatage) ; Rédaction et validation par les parties prenantes du projet d’un Plan de gestion des données et de l’analyse d’impact des données. Les données récoltées ont vocation à être diffusées et partagées dans les publications et événements de valorisation scientifique énoncés ci-dessus, dans le respect de la réglementation en vigueur et des modalités de traitement des données qui auront été convenues par les parties prenantes du projet. Enfin, le collectif DataDada prévoit la mise à disposition en open source des datasets de d’attitudes anonymisées de visiteurs et leur clusterisation (i.e. typologisation) sous forme d’homonculus à d’autres institutions culturelles publiques qui auraient manifesté leur intérêt pour la démarche du projet
- Séminaire “Intelligence artificielle, publics et médiation culturelle” co-organisé aux semestre 1 de l’année 2025 et semestre 1 de l’année 2026, au musée d’Orsay. Ouvert aux étudiant·e·s d’ArTeC, aux artistes ainsi qu’aux professionnel·le·s et étudiant·e·s du secteur culturel et patrimonial.
Invité·e·s pressenti·e·s : Grégory Chatonsky ; Yves Citton ; Laurence Devillers ; Alexandre Gefen ; Ada Ackerman ; Valentin Goujon ; collectif DataDada ; Sébastien Appiotti ; Bérengère Voisin ; Clément Thibault ; Anat Meruk ; Driss Nicole ; Julien Rossi.
- Communication scientifique ou table ronde (animation ; participation) lors des rencontres ArTeC ;
- Communication scientifique dédiée à la modélisation du visiteur et de l’expérience esthétique par le dispositif-oeuvre Homonculus Spectator, Symposium international ISEA 2025 – Creators’ Universe, Séoul, Corée du Sud, 23-29 mai 2025.
- Conférences axées “Science et société” au sein de réseaux professionnels dédiés au retour d’expérience du projet de recherche-création : rencontres TMNLab (Ile-de-France ou en région) ; Salon Museum Connections (Paris) ; Salon SITEM (Salon international des musées, Paris).
- Conférences performées assurées par le collectif DataDada dédiées à la restitution des résultats de l’enquête dans les lieux d’expérimentation du dispositif-oeuvre ;
- Communication orale dans le séminaire Cultures et médiations (Avignon Université, Centre Norbert Elias)