2020 - 2023
Juliette Petit
Cette recherche est une enquête sur les pratiques résistantes de la radio pour forer la prison, une étude doctorale centrée sur l’univers carcéral, sa réalité sonore, l’enfermement sensoriel et son imaginaire, ainsi que les débats éthiques que pose la détention, de sa pertinence à son abolition. Ce projet est le support d’une recherche interdisciplinaire, entre science politique, philosophie, géographie carcérale et étude sur les médias, qui veut poser la question de l’apport des radios passe-murailles à l’imaginaire abolitionniste. A travers la numérisation d’émissions, j’étudie les liens entre radiophonie et milieu carcéral, en me focalisant sur les pratiques radiophoniques mises en œuvre pour lutter contre l’enfermement et l’exclusion de part et d’autres des prisons.
Par la constitution et l’étude d’un corpus d’archives associatives à l’aube des radios libres – principalement celles de l’émission anti-carcérale Parloir Libre sur Fréquence Paris Plurielle, mais aussi celles d’émissions non militantes, investies par les personnes détenues et devenant à l’usage des créneaux leur étant propres – cette thèse tentera de démontrer que c’est à la logique carcérale elle-même que le dispositif radiophonique dessine une riposte, se faisant lieu et outil d’une socialisation politique collective et d’une critique en acte des pratiques d’exclusion.
Juliette PETIT est diplômée ingénieure du son. Après un mémoire sur la division des temps dans les matinales, encadré par David Christoffel, elle est devenue technicienne à Fréquence Paris Plurielle. Elle s’intéresse aux archives, à la diffusion FM et aux radios locales.
site web : https://soundcloud.com/radiorafales“