Ce que j’ai connu

Exemple d'édition

ELENI SIKELIANOS

Traduit par Camille Blanc et Lénaïg Cariou du collectif Connexion Limitée
Au début, je voulais garder les références de ce livre secrètes, car la poésie est une manière secrète de connaître. Un livre de poésie est sa propre maison de connaissance privée et une grande partie du plaisir dérive du fait que la poète t’invite dans sa chambre-poème pour une séance privée, intime, où seul·es vous deux (toi et le poème, avec la poète planant comme un fantôme à l’extérieur de la pièce) construisez le sens. J’espère qu’il est évident que l’objet de ma réflexion, dans ce livre, est en partie cette manière de connaître de la poésie : intime, ancienne, plus vieille et plus forte (si on s’en souvient) que n’importe quel moteur de recherche.
E. S.

Ce que la poète a connu, ce sont d’innombrables choses, de tous ordres, dans les tribulations et les voyages de sa vie aventureuse, dans ses recherches. Ce ne peut pas être la totalité du monde : mais on peut en faire éprouver l’amplitude, la diversité, la complexité, en tissant dans le réseau d’un poème le détail singulier et l’énoncé de science, le concret des objets, des activités humaines et le virtuel du web, le très proche et le très lointain, l’historique et l’actuel, l’intime et le politique (à compléter).
Composer ainsi un poème possible d’une vie.

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