Après la mise en place d’un séminaire de recherche transversal intitulé « Intersectionnalité, cultures, politiques » au sein du CREA à l’Université Paris Nanterre, le projet se poursuit avec une nouvelle étape clé ; l’organisation d’un colloque international qui se tiendra du 11 au 13 juin 2020 avec nos premiers partenaires ; l’Université Paris Nanterre, l’Université Paris 8, la Fondation des États-Unis, le Centre Pompidou et nous l’espérons avec l’EUR ARTEC.
L’objectif de cette manifestation scientifique est de questionner les relations entre genre / sexe / race / validité et espace. Est-il possible, dans un espace urbain marqué par les rapports sociaux de résister aux contraintes, de « queeriser » la ville ? Si l’on entend le terme « queer » dans le sens où l’utilise Kath Browne1 : « qui opère au-delà des pouvoirs et des contrôles qui assurent le respect de la normativité », alors « queeriser la ville » implique de redessiner, reconceptualiser, repenser, recartographier, pour refaire les corps, les espaces et les géographies.
On posera la question du lien entre l’existence de stratégies de résistance aux normes et la création de territoire dans une perspective transatlantique. Des conférences plénières de spécialistes des espaces queers et des géographies des résistances ont été programmées. De nombreuses communications proposées par des chercheurs internationaux ont été reçues et sont en voie de sélection. Sont également prévues des présentations d’artistes contemporain·es et des interventions de militant·es féministes et LGBTQI+.
Ce colloque visera à interroger la création de territoire que ce soit par les mouvements sociaux, par l’urbanisme ou par les politiques identitaires, en France et aux États-Unis. On pourra questionner notamment la création de territoire sur le long terme et ses limites intersectionnelles (genre, race, validité...). Enfin, puisque le corps est aussi un lieu et une performance dans l’espace de la ville états- unienne, on s’intéressera aux stratégies de « performance » dans la ville par l’art et en utilisant la théâtralité de l’espace. Quel est l’effet de la transgression des artistes qui utilisent le corps pour casser les codes sociaux préétablis dans des performances qui visent à « queeriser » la ville, à la transformer, et à flouter les frontières de genre ?
Ce nouveau temps fort de notre projet, innove particulièrement tant par le sujet qu’il met en perspectives que par sa forme avec l’organisation de conférences plénières avec des spécialistes internationaux mais aussi des performances d’artistes en intérieur comme en extérieur et dans plusieurs sites.
Ce colloque international constitue le premier volet d’un projet de recherche plus vaste qui permettra à terme de développer d’autres actions, avec d’autres partenaires scientifiques et artistiques dans le cadre d’une recherche-action.
Porteuse du projet : Laurence GERVAIS
En collaboration avec : Université Paris Nanterre, Ens Louis lumières, Université Paris 8, Fondation des États-Unis, Centre Georges Pompidou