
2025 - 2027
Estelle Amy de la Bretèque (LESC, CNRS) Makis Solomos (MUSIDANSE, Paris 8)
Le projet prend pour terrain d’étude deux îles voisines des Cyclades : Gyaros, une île déserte connue pour avoir été par le passé un lieu de déportation des opposants politiques et réputée aujourd’hui pour son abondante végétation marine ; Syros, habitée par des descendants de réfugiés, devenue de nos jours une île surtouristique.
Il porte sur la notion d’exil, comme condition et statut ainsi que sur les affects qui en découlent. Il étudie plusieurs types d’exil : politique, économique, climatique. L’exil est, par essence, une situation de rupture de la place de quelqu’un dans la société : c’est perdre son lieu dans le monde. Il constitue une expérience d’altérité et établit une discontinuité dans l’être. À travers la différence inaliénable de leur statut, le déporté de l’île sauvage, l’émigré qui va chercher une vie meilleure ailleurs, le migrant qui travaille dans l’arrière-fond de la cuisine d’un restaurant, le déplacé climatique de demain partagent peut-être des affects, que le projet tâchera de mettre en évidence.
La création artistique est le cadre idéal pour mettre en évidence et étudier les affects de ces diverses formes d’exil. À côté d’une bibliographie très importante sur art et exil, plusieurs chercheur.euses du projet ont déjà mené des travaux sur la question dans des contextes variés. En parallèle, des artistes seront invité.es à mener des projets de recherche-création et recherches-actions en collaboration avec les chercheur.euses et à produire des œuvres artistiques, musicales et visuelles.
Les retombées attendues sont : une recherche-création sur les chants d’exil ; la réalisation d’entretiens avec des migrants ; la documentation et restauration de pratiques artistiques des déportés politiques du passé ; une recherche-création sur Vamvakaris et l’exil ; la réalisation d’un film documentaire avec une composition musicale et plastique ; des enregistrements de terrain, des résidences avec des artistes et des chercheurs et des promenades sonores.
Le projet de 2025 à 2028, entremêle recherche, recherche-création et recherche-action. Il est interdisciplinaire, associant musicologues, ethnomusicologues, musiciens, artistes visuels, psychologues, anthropologues, philosophes et activistes. Les laboratoires LESC (CNRS) et MUSIDANSE (Paris 8) collaboreront avec plusieurs autres structures françaises et internationales.