Ce projet à visée exploratoire entend étudier ce que le numérique « fait » à l’édition savante, tant sur les plans processuels que formels et patrimoniaux. Ces dernières décennies, de nouveaux outils d’écriture et de publication ont fait muter les processus de conception et de consultation des revues scientifiques. Concernant les aspects formels, différents imaginaires (depuis les survivances de l’humanisme des Lumières jusqu’au partage libre des prémices du réseau Internet en passant par les modèles marchands des grandes revues), parfois contradictoires, agissent cependant sur les choix techniques, graphiques, et les modèles de diffusion des publications. Par ailleurs, ces décisions sont également influencées par des considérations économiques, parfois porteuses d’instabilités dans les formats retenus. Des travaux antérieurs (Saemmer et Tréhondart, 2017) ont ainsi permis d’observer que les envies d’expérimentation avec de nouveaux formats se heurtent souvent à l’instabilité et l’éphémérité des outils et dispositifs numériques. Fort de ces constats et alors que le virage vers la science ouverte est désormais plus qu’amorcé, comment la conception multisupports d’éditions savantes tirant profit des possibles du numérique, peut-elle répondre à l’exigence de durabilité et de stabilité afin d’offrir des publications pérennes ? Nous mennenons des observations et études de terrain (concepteurs, usagers) qui nous permettront de produire des recommandations et prototypes en terme de design d’édition savante (autour de la revue Hybrid), afin d’envisager les potentialités offertes par l’hybridation des formats papier et numérique.

ÉQUIPE DU PROJET

Julie Blanc (doctorante ArTeC , EnsadLab), Lucile Haute (enseignante-chercheuse en design, Unîmes, EnsadLab), Alexandra Saemmer (professeure, Cemti université Paris 8), Nolwenn Trehondart (enseignante-chercheuse, université de Loraine)