Rencontre de l’EDESTA Laurence Pagès – Souffles, à la recherche de l’imperceptible en danse

Rencontre de l’EDESTA Laurence Pagès – Souffles, à la recherche de l’imperceptible en danse

Date

16/04/2021 - 16/04/2021


Lieu

Visioconférence. Lien zoom sur inscription


Infos pratiques

Horaires : 10h-13h


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Respirer : c’est l’activité que choisit de privilégier le philosophe Franco Berardi au sein d’une époque d’accélération qui accroît le sentiment d’impuissance et de chaos contemporain (Hartmut Rosa). L’activité vitale de la respiration se décline pour lui sur un mode poétique (on respire entre les mots) ou visuel (on contemple des images-temps). Les temps de confinement ont aiguisé la conscience de cette double dimension du respir : la liberté et sérénité que procure un bon état de santé, le calme et la nécessité de tempérer la frénésie d’une époque. La pandémie a littéralement fait sentir que les vivants, humains non humains, partagent le même air, et qu’ils en sont responsables.

Au-delà des problématiques liées à la pollution, certains artistes élaborent des espaces de respiration : ils opposent la sensibilité vibrationnelle du respir à la simultanéité fractale des connectivités numériques ; ils se tournent vers la marche, soutenue par des compositions qui réservent des respirations sonores ; comme Fabrice Hyber, ils sollicitent directement des réalités naturelles et vivantes telles que les arbres, qui respirent et se nourrissent d’air et de compost ; d’autres enfin, tels Laurence Pagès, mettent l’accent sur la respiration comme source de toute énergie.

Laurence Pagès présentera sa démarche de recherche-création sur le souffle, comme élément à la fois vital et imperceptible du geste. Elle explicitera ses différents modes d’écriture et la manière dont elle a longtemps composé à partir de partitions de souffles. Ces écritures sont ainsi fondées sur l’imperceptible et l’invisible. Elle partagera également l’évolution actuelle de son travail, vers une écriture des « danses du dedans ». Ces chorégraphies sont nourries à la fois d’une sensibilité aux gestes qui nous traversent dans l’immobilité (souffle, circulation sanguine…) et d’une attention à l’imaginaire poétique qui préexiste au geste.