Journée d’étude organisée par Aurélie Ledoux (Université Paris Nanterre/HAR) et Marguerite Vappereau (Université Bordeaux Montaigne/ARTES)

Étape dans le projet « La “preuve par l’image” : de la contre-histoire au complotisme », cette journée vise à revenir sur les usages historiographiques de l’image photo-filmique et voudrait préciser les différences avec ses usages judiciaires. Elle entend poser la question de la valeur spécifique de la captation filmique lorsqu’on entend faire de celle-ci une source de l’histoire, et non sa simple illustration. Car, contrairement à ce que la métaphore trompeuse du cinéma comme « reflet de la société » pourrait laisser entendre, la possibilité de saisir la réalité par l’image ne réside pas dans une reconnaissance directe, mais suppose une démarche analytique qui détermine ce qui dans l’image est amené à prendre sens : ce n’est donc pas tant l’image qui fait la preuve que la pensée qui érige l’image en possibilité d’indice. Ce travail du regard historien fait ainsi écho à la construction de la nature probante de l’image dans le cadre judicaire. À travers la question de la valeur juridique accordée à la photographie ou au film, se joue aussi la compréhension de ce qui, dans le visible, « fait preuve » et de ce que recouvre épistémologiquement cette expression faussement évidente.

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