30/09/2022
MSH Paris Nord Salle panoramique et tiers jardin Métro front populaire
Inscription pour la soirée, Tilhenn Klapper : klappertilhenn@gmail.com et mshpn-contact@mshparisnord.fr
S’inspirer des plantes. Co-habiter. Faire alliance.
Stratégies théâtrales et modalités esthétiques de collaboration avec les végétaux.
La journée a lieu dans le cadre du projet « Scènes pour des mondes nouveaux », projet co-porté par Eliane Beaufils et Flore Garcin-Marrou.
Les végétaux ont longtemps été considérés comme le Lumpenproletariat du vivant. Situées au bas de l’échelle des espèces, les plantes sont pourtant premières dans l’histoire de la vie terrestre. Voilà qui est loin de représenter un simple élément de chronologie : elles hébergent, nourrissent et font respirer la plupart des autres vivants. Si l’on veut réagir à la menace d’extinction d’une grande partie du vivant, il convient de revenir avec les études végétales sur notre rapport aux plantes : afin de comprendre ces présences d’évidence qui ne le sont plus, de retracer les relations tissées entre les espèces et de sonder les potentialités de leur développement ou de leur réinvention.
C’est à l’arrière-fond de ces enjeux que s’est élaboré le programme de cette journée d’études. Que représente le théâtre contemporain du vivant quand il fait appel aux plantes ? Un Eden perdu, l’entremêlement des existences, une source de vie ou l’artificialité des humains ? Représente-t-il d’ailleurs ou met-il en crise des représentations qui ont fait montre de leurs dimensions délétères ? Poursuit-il un objectif d’apprentissage pour apprendre à voir, à sentir, voire à toucher ? Et dans ce cas, peut-il se contenter de monstrations ?
Initier d’autres rapports aux plantes suppose assurément de les comprendre, et faire comprendre, tout en s’interrogeant sur l’acte théâtral lui-même : puisque faire acte de transmission pose à son tour la question de savoir comment va être accueilli la connaissance. Comment se comprend-on soi-même comme vivant face à des plantes, ou sur la même scène qu’elles ? Interrogation qui ne manque pas de ricocher pour les chercheuses à l’étude : quel rapport entretiennent-elles à leur objet ? Dans quelle mesure les scènes de rencontre sont-elles ainsi des scènes de questionnement autant que de co-habitation ? Question qui confronte enfin à l’extrême indigence de co-habitations terrestres qui appellent à leur propre réinvention, et sont bien loin de se cantonner à des relations biologiques, esthétiques ou même éthiques.