09/04/2024
Université Paris 8, Maison de la Recherche, salle A2 201
16h à 18h
Le séminaire “critique de l’Intelligence Artificielle” accueillera Geert Lovink pour une séance de discussion le 9 avril.
—–
Stuck on the Platform: From Critiques to Alternatives, Geert Lovink
Instead of fluid, decentralised experiences, the online subject is now confronted with a static situation in which ‘users’ can no longer afford to freely roam around from one social networking apps to another. The Covid period only made things worse, causing a further consolidation of monopoly platform capitalism. Data extraction has been normalized up to the point when the online self collapses. Not being able to connect freely, browse and forget the phone, mental health issues are spreading rapidly, specially amongst young people. Geert Lovink will present his recent work in this field, from Zoom fatigue, loneliness inside social media and ’sad by design’. He will close this presentation with a range of alternative strategies how to overcome this techno-social depression.
—–
Le développement fulgurant des « intelligences artificielles génératives », qui tendent aujourd’hui à intégrer massivement l’écosystème numérique (moteurs de recherche, suite bureautique, code informatique, etc.) prépare une bifurcation technologique majeure, qui pourrait conduire, à terme, à l’automatisation des facultés d’expression et de pensée. Contrairement à ce que le vocable d’ « intelligence artificielle » pourrait laisser croire, les technologies numériques contemporaines n’apprennent pas et n’inventent pas : elles constituent des dispositifs de calculs, qui, grâce, à l’indexation (humaine) de quantités massives de données et au moyen de certaines opérations mathématiques très spécifiques (algorithmes de rétropropagation de l’erreur notamment), permettent de « générer » des contenus (textuels ou imagés) comparables aux contenus dits « humains » (sur l’analyse statistique desquels ces systèmes sont fondés). S’il faut critiquer la notion d’« intelligence artificielle », c’est donc d’abord pour déconstruire les analogies entre esprits, cerveaux et ordinateurs (qui reposent sur les dualismes métaphysiques les plus classiques), afin d’ouvrir une réflexion à la fois épistémologique, anthropologique et politique au sujet de ce que nous proposerons ici de décrire comme des « automates computationnels ».
Une telle critique n’a pas pour but de dénoncer ou de condamner tel ou tel dispositif, mais bien de s’interroger sur les limites (théoriques comme pratiques) des technosciences numériques. C’est donc le sens kantien de la « critique » que nous retenons ici, et que nous tenterons de déployer selon deux perspectives complémentaires.
5 FEVRIER – Cybernétique et politique dans les travaux de Norbert Wiener
Séance dirigée par Pierre Cassou-Noguès
13 FEVRIER à 15h – Prométhée numérique, entre rêves et cauchemars
Discussion avec Giuseppe Longo (Anne Alombert et Andrea Angelini)
19 FEVRIER – Automates, cerveaux et ordinateurs : une critique interne des idéologies computationalistes et cognitivistes à partir des travaux de John von Neumann
Séance dirigée par Baptiste Loreaux
11 MARS – Hypernudge : cybernétique et management
Séance dirigée par Eugène Favier-Baron et Simon Woillet
25 MARS – Le rôle de la cybernétique dans la pensée de Félix Guattari
Séance dirigée par Quentin Dubois
8 AVRIL – La controverse autour des facultés de raisonnement des grands modèles de langages
Séance dirigée par Alban Leveau-Vallier
9 AVRIL à 16h – Discussion autour des travaux de Geert Lovink
Séance dirigée par Geert Lovink
6 MAI – Machine learning et enactivisme selon Francesco Varela
Séance dirigée par Vincent Bagayoko
13 MAI – Panser l’exosomatisation cybernétique et la bêtise
artificielle avec Bernard Stiegler
Séance dirigée par Anne Alombert
Organisation : Anne Alombert, Baptiste Loreaux, Alban Leveau-Vallier
Contacts et inscriptions : anne.alombert@univ-paris8.fr ; batloreaux@gmail.com ; albanlv@gmail.com