De la distraction en psychanalyse – ou comment (et pourquoi) risquer de rencontrer l’inconscient, 11 dec.

Réputé tapi dans les profondeurs, l’inconscient nécessiterait pour être reconnu, et a fortiori connu, une plongée attentive dans les obscurités inquiétantes de l’âme... Pourtant, le dispositif psychanalytique invitait d’emblée à considérer la place de choix que pouvait y tenir la distraction comme méthode et comme éthique pour se départir de la contraction douloureuse imposée par le symptôme : une bouche parle, en associant librement, à des oreilles en état d’écoute flottante, tout en constituant dans ce flux un plan d’immanence où le dire s’autonomise pour faire apparaître dans les plis de sa surface les formations de l’inconscient. Ainsi voit-on dans la séance s’allier deux distractions qui s’aguerrissent l’une à l’autre : distrait.e, celui ou celle qui consent à ne pas parler mais à se laisser dire n’importe quoi – selon la proposition méthodologique révisée par Freud ; distrait.e, celle ou celui qui veut bien recevoir ce qui se dit comme un dire : non comme un énoncé (ce n’est jamais que blabla, dira Lacan), mais comme une énonciation, soit un acte donnant son lieu éphémère au sujet de l’inconscient. Or, cette division du sujet, dont la psychanalyse a fait son affaire, sans doute n’est-ce jamais que par distraction, et dans la distraction, qu’on peut la rencontrer… Sophie Mendelsohn exerce la psychanalyse à Paris. Elle est l’auteur d’articles qui cherchent à cerner les modes et les formes de l’hétérogenèse, dans la folie, l’enfermement, l’animalité, le genre et la race, notamment. En partenariat avec : Labex Arts-H2H, ArTeC, ESTCA (Paris 8). Cet atelier s'inscrit dans le cadre du projet Arts-H2H intitulé « Politiques de la distraction », porté par Paul Sztulman (ENSAD) et Dork Zabunyan (ESTCA, Paris 8). Informations pratiques : Entrée libre dans la limite des places disponibles ENSAD – Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs 31 rue d'Ulm 75005 Paris – Salle 308 10h-13h