2020 - 2022
Lucas Fritz
Ce projet de thèse vise à étudier les controverses scientifiques et socio-techniques autour de la neurodiversité (mouvements politiques et intellectuels menés par des individus majoritairement autistes, ADHD, et/ou schizophrène) – et à étudier le réseau d’acteurs, humains et non humains, de personnes, physiques et morales, et discours, savants et profanes, participant à la production des normes de comportement et de communication en ligne et hors ligne.
La construction d’une identité neurologique à partir d’un corps jugé comme étant “atypique” (et notamment à partir des gestes stéréotypés et des intérêts restreints) pose la question des normes d’usage de la sensorialité et de la cognition humaines ainsi que celle des dispositifs techniques, scientifiques et juridiques disponibles pour déplacer et mobiliser ces normes, et donner un espace d’expression et de compréhension à ces comportements.
Ce projet de recherche-action vise ainsi à développer d’autres protocoles ethnographiques d’observation et d’entretien mais aussi d’autres dispositifs d’enseignement en contexte de neurodiversité, avec pour objectif d’adapter les pratiques de Sciences Humaines et Sociales (SHS) à un public neuro-différent, d’intégrer les SHS dans les controverses publiques autour de la prise en charge des comportements différents et dans les controverses scientifiques autour des représentation neuro-cognitives du comportement humain.
Lucas FRITZ est journaliste et écrit principalement pour Acta et Mediapart. Il est titulaire d’un Master de Philosophie (Paris 8, 2018) et du diplôme interuniversitaire de recherche-création ArTec (2019). Il s’intéresse à la construction socio-technique et juridique des normes de comportement et de communication, et aux façons dont elles organisent les rapports inter-individuels, les imaginaires populaires et les débats scientifiques.
Il enseigne depuis 2020 à l’Université Paris Nanterre en Sciences de l’Information et de la Communication.