2018 - 2020
Charlotte Bouteille-Meister et Tiphaine Karsenti (HAR, Université Paris Nanterre)
Ce projet, porté conjointement par Charlotte Bouteille-Meister et Tiphaine Karsenti (HAR, Université Paris Nanterre), vise à explorer les enjeux et les apports du passage par la pratique pour la recherche sur le théâtre français ancien, entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Ce théâtre, en effet, n’est accessible qu’à travers des archives, souvent conservées à la Bibliothèque nationale de France, partenaire du projet. Or ces archives (textes, documents écrits, images, objets) et leur étude en contexte ne permettent pas d’appréhender un aspect essentiel de ce théâtre : sa dimension performative.
Le programme articule ainsi deux temps :
1. la mise en place d’ateliers pratiques, avec des metteurs en scène professionnels, à partir des archives réunies par des chercheurs et les étudiants ;
2. l’organisation d’un dialogue entre chercheurs, spécialistes de l’archive, praticiens et étudiants, fondé sur l’observation analytique de ces expérimentations autour de trois axes de questionnement : en quoi ces recherches sur le plateau complètent-elles les connaissances déjà acquises par les chercheurs en histoire, littérature ou études théâtrales ? dans quelle mesure la mise en bouche et en jeu de ces textes anciens peut-elle nourrir une réflexion sur le théâtre contemporain ? en quoi ces expérimentations peuvent-elles renouveler les pratiques pédagogiques dans le domaine de l’histoire du théâtre ?
Il s’agira d’éprouver, à travers cette mise en jeu, à la fois l’efficacité scénique de ces textes et leurs résonances aujourd’hui, pour mieux cerner en retour, selon des protocoles scientifiques qui devront être précisément établis et interrogés, leur fonctionnement et leur impact potentiel à leur époque d’écriture et de représentation.
Par le dialogue réciproque entre chercheurs et praticiens, spécialistes de l’histoire du théâtre médiéval et de la première modernité et artistes de la scène contemporaine, doit se faire jour une appréhension plus fine de la théâtralité aujourd’hui assoupie de ces textes, qui constituèrent pourtant la base d’une pratique vivante dans le passé.