Séminaire, muséobanques

Séminaire, muséobanques

Date

27/05/2024 - 27/05/2024


Lieu

Visioconférence


Infos pratiques

pour le lien de la visioconférence, veuillez contacter soko.phay(at)univ-paris8.fr ou patrick.nardin(at)univ-paris8.fr

 Insaisissables valeurs, Jérôme Glicenstein

Ce séminaire a pour objet de reconsidérer les fondements des collections muséales à partir de l’expérience des muséobanques. S’inspirant des banques culturelles de l’Afrique de l’Ouest, le principe des muséobanques s’appuie sur trois éléments : un objet et son récit, un micro-crédit, un projet entrepreneurial ou culturel. La valeur du « bien » culturel sert de garantie à un prêt personnel pour développer une activité génératrice de revenus. L’objet exposé – jusqu’au remboursement du prêt – peut à tout moment être récupéré par son propriétaire, notamment pour une cérémonie ou un rituel.

Jérôme Glicenstein (université Paris 8) présentera son ouvrage, Insaisissables valeurs, Hermann.

Ce qui fonde la valeur esthétique et financière de l’art contemporain peut sembler obscur : pour quelle raison telle œuvre est-elle unanimement célébrée et atteint des sommes record, alors que telle autre n’intéresse personne et ne pourra jamais être vendue ? Les réponses à cette question sont multiples : l’influence des discours critiques ou des procédures de valorisation commerciale ; le rôle joué par certains musées ou collectionneurs ; les rumeurs ; l’aspiration à la reconnaissance sociale, pour les artistes ou les collectionneurs ; la volonté d’avoir un rayonne­ment culturel, pour les musées, États ou régions ; le besoin d’expansion commerciale pour les galeries ; la nécessité de blanchiment d’image ou d’argent pour certains collectionneurs… À tout cela s’ajoutent l’influence des relations entre acteurs du monde de l’art dans la formation des valeurs, et la manière dont l’apparition et la disparition de ces mêmes valeurs constitue un enjeu central de l’art contemporain. Les œuvres ou les artistes ne sont ainsi jamais isolés, mais reliés à un système plus large – une économie – où circulent des objets, des personnes, des discours, des entités commerciales ou indépendantes, des institutions et des ressources monétaires.