Conçu comme une enquête suscitée par la proximité des objets, le projet « TypoFilm » associe des historiens du design graphique, des spécialistes du film d’artiste et de la vidéo, des artistes et des graphistes, dans la tentative de restituer une généalogie de la typographie à l’écran et de ses enjeux expérimentaux.
Pour le cinéma industriel, l’écriture paraît essentiellement destinée à investir les espaces liminaires (les génériques de début ou de fin) ou les interstices du film (intertitres dans le muet et sous-titres dans le parlant). Le périmètre du texte est alors déterminé par des exigences fonctionnelles, narratives ou de communication. Qui est le destinataire de ce texte ? Le spectateur ou encore le technicien, si l’on pense aux instructions ou informations imprimées sur les amorces, lisibles par les projectionnistes. L’écrit à l’écran est à la fois une partie de l’œuvre et un supplément (parergon : surplus, addition, adjonction). Les films réunis dans cette séance travaillent et renversent, non sans humour, ce paradigme, en accordant au texte projeté à l’écran une place centrale.
Joseph Cornell, By Night with Torch and Spear, s.d. [années 1930-1940], 16 mm, nb teinté, sil., 7 min 30 s
Morgan Fisher, Standard Gauge, 1984, 16 mm, coul., son, 35 min
Standish Lawder, Necrology, 1970, 16 mm, nb, son, 12 min
crédits image : Morgan Fisher, Standard Gauge, 1984, 16 mm, coul., son, 35 min
© Morgan Fisher © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP