2018 - 2021
Valérie Pihet
Le projet de thèse, L’évaluation à l’épreuve de la pluralité des savoirs, porte sur les pratiques d’évaluation dans des dispositifs de recherche et de formation faisant interagir les arts et les sciences humaines et sociales (SHS). Il part du constat des difficultés institutionnelles, politiques, économiques, mais aussi intellectuelles que rencontrent les mondes de la recherche et des arts face aux contraintes d’évaluation actuelles, notamment, lorsqu’il s’agit de devoir rendre compte de projets expérimentaux où ces mondes collaborent. En effet, les cadres de l’évaluation universitaire classique résistent plus ou moins fortement à ces collaborations, ce qui rend difficile la recherche ou l’invention de nouvelles pratiques et de nouveaux critères d’évaluation. Cette situation produit une certaine indétermination, qui représente aussi une opportunité d’enquête. L’hypothèse avancée est que les pratiques d’évaluation – au sens de formation d’échelles plurielles de valeurs – prennent une teneur particulière et posent des questions inédites dans le cadre des nouveaux collectifs, de plus en plus nombreux, créés par les interactions actuelles entre arts et SHS. Dans une époque où le culte de la performance se généralise et où les injonctions à l’excellence se sont multipliées dans les mondes scientifiques et artistiques, la critique en bloc et sans examen préalable domine et polarise les discours. En décrivant de manière plus épaisse les problèmes d’évaluation de ces projets, il ne s’agit pas d’abandonner toute critique mais, si elle doit être prolongée, de la nourrir ou de la fonder autrement, par le bas, avec une meilleure qualité d’information.
Biographie
Valérie Pihet développe une activité indépendante de recherche et d’expérimentation au croisement des arts et des sciences humaines, notamment par la conception et à la mise en œuvre de dispositifs expérimentaux de recherche et de formation au croisement des arts et des sciences humaines. Elle est actuellement en thèse au sein de l’EUR Artec (Université Paris Lumière) et du Laboratoire des Théories du Politique (LabTop-Cresppa, Paris 8). Elle a été la collaboratrice de Bruno Latour avec lequel elle a co-fondé le programme d’expérimentation en arts et politique à Sciences Po Paris (SPEAP) qu’elle a dirigé de 2010 à 2014 ; mené à bien la création du médialab à Sciences Po Paris; et assuré les coordinations des expositions Iconoclash. Beyond the image wars in science, religion and art et Making Things Public. Atmospheres of Democracy (ZKM, Karlsruhe, 2002 ; 2005). Depuis 2012, elle co-dirige « Dingdingdong », Institut de coproduction de savoirs sur la maladie de Huntington, qu’elle a créée avec Emilie Hermant. En 2017, elle publie, avec Emilie Hermant Le Chemin des possibles, la maladie de Huntington entre les mains de ses usagers, aux éditions Dingdingdong.
Directeur de thèse : Laurent Jeanpierre (université Paris 8)
École doctorale : ED 31 Pratique et théorie du sens