24 heures d’émission radiophonique dans le paysage de l’intelligence artificielle (IA)

Une émission imaginée, organisée et réalisée par Hugo Scurto, à partir des interventions d’Adèle de Baudouin (Muséum National d’Histoire Naturelle), Axel Chemla–Romeu-Santos (Ircam-STMS), Judith Deschamps (EUR ArTeC), Ludmila Postel (École d’Art d’Aix), Lauren Tortil (EUR CAPS) et Lucile Vareilles (Plateau Urbain), avec la modération de Sarah Fdili Alaoui (LISN Paris-Saclay), et le soutien de Radio BAL (Beaux-Arts de Paris), *Duuu Radio, et du tiers-lieu Césure (Plateau Urbain), sur une initiative d’Emanuele Quinz, dans le cadre d’une recherche-création post-doctorale financée par ArTeC (Université Paris 8 – EA 1573 / EnsadLab – Reflective Interaction) et menée en collaboration avec l’Ircam (STMS Lab – ACIDS) et l’ESAAIX (Locus Sonus Locus Vitæ).

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Les images et les sons générés par apprentissage profond suscitent une attention grandissante auprès de divers publics, en arts, sciences et design, mais aussi, via les réseaux sociaux, à l’échelle de notre société. Cette attention globale, portée aux images et aux sons générés par apprentissage profond, fait écho à celle que nous portons, depuis plus longtemps, aux sons et aux images produits par la planète et ses environnements. En effet, l’esthétique de l’apprentissage profond semble appeler celle du paysage : dotés d’un comportement génératif, leurs sons et leurs images se donnent à vivre en flux continu, révélateur d’un réseau complexe d’interrelations, dont l’étrangeté dépasse parfois nos interprétations. Cependant, les techniques de l’apprentissage profond génératif propagent avec elles une histoire extractiviste des technologies numériques : entendant globaliser les corps et les voix d’humains et de non-humains toujours et déjà enchevêtrés dans leurs environnements, elles participent à une déterritorialisation de notre attention, qui n’était pourtant pas “donnée” d’avance.

Dès lors, pourrait-on faire entendre d’autres pratiques de l’apprentissage profond génératif, qui cultiveraient différentes formes d’attention à nos environnements, tout en mobilisant notre attention à une échelle planétaire ?

Pensée comme un format original de journée d’étude, cette émission radiophonique de 24 heures invite à écouter les déambulations singulières d’artistes-chercheur·es en musique, écoacoustique, art sonore, performance, mondes virtuels et photographie, dans et hors du deepscape—ce paysage, sonore et visuel, social et matériel, généré par l’apprentissage profond. Dans une démarche diffractive, une pluralité de matériaux sonores et de discours issus de recherches-créations avec et sur l’apprentissage profond génératif sera “donnée à entendre”, comme une onde tentant de faire résonner—tout comme de raisonner après réflexion—différentes matérialisations du deepscape dans son espace-temps planétaire. Pulsée par des sons spontanés de processeurs graphiques et des expériences d’écoute profonde de réseaux neuronaux profonds, l’émission se conclura par un temps d’échange, en ligne et en direct, avec l’ensemble des intervenant·es, ainsi que par une expérience d’écoute profonde hybride, sonore et visuelle, en ligne et au tiers-lieu Césure – Paris.

Remerciements : Sofian Audry, Loraine Baud, Aline Benchemoun, Frédéric Bevilacqua, Samuel Bianchini, Antoine Caillon, Rémi Desmonet, Anne Dubos, Philippe Esling, Olivier Grieco, Magali Godin, Adèle Pécout, Annael Le Poullennec, Christophe Pornay, Vincent Rioux, Jan Schacher, Peter Sinclair, Jérôme Sueur, et al.