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Paradoxe et cohérence de la critique artiste, Eva Barto et Ludovic Chemarin© – EDAM

Paradoxe et cohérence de la critique artiste, Eva Barto et Ludovic Chemarin© – EDAM

Date

18/03/2025


Lieu

maison de la recherche MR002 université Paris 8


Infos pratiques

18h

Le cycle de conférences du master Écologie des arts et des médias souhaite s’arrêter sur les relations complexes entre art et capitalisme aujourd’hui, leurs influences et déconstructions réciproques, mais aussi les désirs et les imaginaires qui les traversent l’un et l’autre. Eva Barto, artiste, co-fondatrice de la Buse et  Ludovic Chemarin©, représenté lors de cette intervention par Damien Beguet et Laurent Marissal interviennent autour de l’économie néolibérale, de l’exploitation, de la propriété privée, mais aussi de la marchandisation de l’art. Quelles stratégies convoquent-iels pour tenter d’échapper à la récupération capitaliste ?

Eva Barto est artiste. Son travail convoque les rapports de pouvoir régissant les codes de la propriété (intellectuelle, foncière, économique…) notamment à travers l’étude des discours hégémoniques, des mécanismes de corruption et des impasses de la loi. Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles notamment à la galerie gb agency (Paris, 2016), au Centre d’Art de la Villa Arson, (Nice, 2016) au Kunstverein Nuremberg, au Kunstlerhaus Stuttgart (2021), au Plateau Frac Ile-de-France, au Macro Museum à Rome (2022) et prochainement à Buenos Aires (2025).
Il a également été présenté dans des expositions collectives à la galerie Marcelle Alix (Paris, 2015), à la Biennale de Rennes (2016), à Kadist Foundation (Paris, 2016), à la Fondation d’Entreprise Ricard (Paris, 2017, 2019), au Wattis Art Center (San Francisco, 2017) à la galerie Max Mayer (2018, 2021), au musée de la Secession (Vienne, 2018), à la Biennale d’Anafi (Grèce,
2019), à la galerie Konrad Fischer (2024), ainsi qu’au Palais de Tokyo (2024). En 2016, elle créé le projet éditorial Buttonwood.Press. Elle est co-fondatrice du collectif de droits des travailleur-euses de l’art La Buse et co-anime l’émission ForTune sur * Duuu Radio. Depuis 2019, elle enseigne à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon.

En 2005, l’artiste Ludovic Chemarin décide de mettre fin à sa jeune et prometteuse carrière artistique, afin de changer de vie, de passer à autre chose. En 2011, deux artistes, Damien Beguet et P. Nicolas Ledoux décident de réactiver la production de Ludovic Chemarin et de prolonger sa carrière artistique. Ils achètent alors contractuellement à Ludovic Chemarin l’intégralité des droits patrimoniaux de son travail passé. En parallèle, Ludovic Chemarin dépose à l’INPI son nom comme marque : Ludovic Chemarin©, qu’il revend immédiatement aux deux artistes. En 2014, ils demandent à Ludovic Chemarin de poser pour la réalisation du portait officiel de Ludovic Chemarin© et, en 2015, de produire un dessin avec sa signature pour seul motif. Ils en acquièrent ensuite par contrat de cession les droits de représentation, de reproduction et d’adaptation ; l’exploitation de sa signature devient possible. Depuis 2011 Beguet et Ledoux produisent des œuvres sous le nom de Ludovic Chemarin©. Ils répondent à des invitations pour des conférences et des expositions en France et à l’étranger. Les deux artistes abordent avec leurs outils conceptuels, juridiques et formels le thème douloureux et très peu traité de la faillite artistique – la faillite de l’artiste – mais aussi de son éventuel salut par le rachat ou une forme de recapitalisation financière et artistique. Il est question de recontextualiser la matière artistique de Ludovic Chemarin dans le champ de l’art contemporain, de la manipuler en formulant de nouveaux protocoles et de nouvelles médiations.

Laurent Marissal, né en 1970 à Clichy, vit et travaille à Paris. Il se définit comme peintre sans peinture mais pas sans actions picturales.  Le récit de ses actions est compilé dans la série « Pinxit » sous la forme d’énoncés, de témoignages, de dessins, de rapports, de tracts, de lettres, d’anecdotes, de poèmes, de dessins, de photographies… Il reste peintre quelles que soient les circonstances. Cela commence en 1997, pour subsister il est gardien au musée Gustave Moreau mais pour exister en peintre il doit reprendre la peinture en dessous de zéro. Sans peinture, il réalise des actions picturales clandestines – renverser sa chaise de gardien, mettre ses doigts dans la peinture du musée rénovation… Sans peinture, il plie le temps de travail sur le travail du temps. Puis par des actions syndicalespicturales –  tract, grève, manifestation… Il parvient à réduire le temps de travail et à augmenter l’espace de pause…  Il prend le surnom de Painterman, et publie le récit de sa désaliénation : Pinxit (I).