La recherche-création est souvent présentée comme une voie d’avenir pour le renouvellement de la connaissance. De nombreuses initiatives ont été expérimentées et s’expérimentent – tiers-lieux au cœur des universités, laboratoires de recherche au sein d’écoles d’art – visant au décloisonnement des arts et des sciences, en vue d’opérer une revitalisation du savoir et de sa diffusion.
Si le discours sur la nécessité d’opérer des passerelles entre arts et sciences pour faire face aux défis de notre temps est un motif qui revient de manière récurrente depuis des décennies, la « nouveauté » de la recherche-création est elle aussi toute relative. Elle a été institutionnalisée au Québec il y a une vingtaine d’années, elle est revendiquées depuis près de quarante ans par les expérimentations de Vincennes et de Paris 8 à Saint Denis et les États-Unis de l’époque de McCarthy encourageaient déjà les artistes à tempérer un certain radicalisme des universitaires. Elle a pu s’ancrer dans les pratiques de laboratoires de théâtre développées en parallèle des laboratoires scientifiques au cours du XXe siècle.
La réflexion actuelle est hantée par quelques questions récurrentes : la recherche n’est-elle pas toujours création, et la création recherche ? Et, dans ce cas, comment évaluer les conditions historiques variables du dialogue entre artistes et chercheurs ? Alors que des formes dialogiques inédites semblent émerger entre la recherche-création et les humanités, comme avec les sciences dures, quelle inspiration tirer du passé ?
L’EUR ArTeC et le Labex Les passés dans le présent feront converger leurs réflexions le lundi 15 mars 2021 à l’occasion d’une journée d’étude envisageant les pratiques de recherche-création autant dans leur passé que dans leurs mutations actuelles.
Programme de la journée