Guerilla poétique et rituels sorciers, Frank Smith et duo d’artistes -h-

Guerilla poétique et rituels sorciers, Frank Smith et duo d’artistes -h-

Date

09/12/2025


Lieu

amphithéâtre de la Maison de la Recherche, MR002 université Paris 8


Infos pratiques

18h-21h

Le cycle de conférences du master Écologie des arts et des médias s’interrogera sur le décret de fin janvier 2025, surnommé l’« Abrogation Woke » qui a pour ambition de rendre impossible le financement public de recherches universitaires qui utiliseraient des mots tels que « climat », « femme », « biodiversité », « inclusion », « LGBT », (…). Mardi 9 décembre Frank Smith et le duo d’artistes-h- interviendront à l’université Paris 8. L’enjeu de ce cycle de conférences est d’amorcer un répertoire de réponses possibles depuis les champs des arts, des humanités et des lettres en mobilisant des formes possibles pour une poésie balistique.

Né en 1968, Frank Smith est écrivain et poète, vidéaste et réalisateur. Longtemps producteur à France Culture où il a notamment dirigé l’Atelier de création radiophonique (2001-2011), Frank Smith est le créateur du Bureau d’Investigations Poétiques depuis lequel il explore les jonctions/disjonctions s’exerçant entre Poésie, Politique et Image — au moyen de livres,
de films, d’installations, d’expositions et de performances. Renouant avec les notions de « poésie civile » et de « cinéma de poésie » politique, ses travaux ont été présentés au sein de nombreuses institutions dans le monde dont récemment la Steven Kasher Gallery à New York, le Musée du Louvre-Lens ; La Maréchalerie – Centre d’art contemporain, Versailles ; la Collection Lambert, Avignon ; etc. Tous ses films ont été montrés au Centre Pompidou-Paris.

-h- tente comme beaucoup de vivre malgré le trouble, d’habiter les ruines, de faire avec, c’est un duo traversé de crises existentielles toutes les 4 minutes. A quoi ça sert l’art, et qu’est-ce qu’on peut bien faire quand tout a l’air de tourner en eau de boudin ? Pour pallier à ces questions fondamentales mais complètement foutraquantes, -h- a multiplié des pratiques collectives pour en engendrer d’autres : co-initier un club de pratiques des imaginaires, mener des ateliers Reveal and freak sur les questions de reconnaissance faciale et d’identité de genre, penser des ateliers d’écritures, forger des histoires de SF, désenvoûter un fablab, et tisser des rituels au sein de la C.A.R (Cellule d’Actions Rituelles) avec Le Laboratoire d’Imagination Insurrectionnelle sur un territoire en lutte. Tout ça pour se dire qu’on peut se jouer du réel, que la vérité est ailleurs et ainsi, habiter poétiquement le monde. -h-, comme une lettre soufflée, aspirée, (se) raconte des histoires, iels bendent la réalité pour lui faire dire ses non-dits, révèlent les interstices où se glissent les utopies et les secrets, les rêves en gestation et les récits étranges. De l’exorcisme d’un marcassin au suicide d’un dauphin par amour, d’une enfant née après un rituel sur une zad aux saucisses gravées à la découpeuse laser, des dessins militaires dans le sable aux fanfictions, de l’adn partagé entre Donna Haraway et sa chienne aux rituels funéraires que l’on veut construire, de l’âge de la croûte martienne au technochamanisme technochamanisme, des techniques de jeux de rôles aux sceaux magiques dessinés sur une cantine pendant les manifs à Nantes, telles sont les histoires qui nous portent et que nous portons. Nos recherches nous ont mené·es vers l’infini et (l’)au-delà, et aujourd’hui nous avons à coeur de penser des dispositifs de “tente grise”, concept que nous avons développé depuis les écrits de Charles Stépanoff, anthropologue, qui évoque les “tentes sombres” des chamanes sibérien·nes où l’imaginaire est partagé, sans guide, et celui des “tentes claires” que nous rapprochons des musées, white cubes qui dirigent les regards.