André Habib, invité dans le cadre des chaires internationales d’ArTeC propose une intervention dans le cadre du séminaire, À quoi sert la théorie du cinéma ?

L’intermédialité à l’épreuve de la nostalgie et de la mélancolie

L’intermédialité permet d’analyser un ensemble très varié d’oeuvres, de phénomènes et de problèmes en les saisissant depuis la question des supports d’inscription (médiatique, matériel, technologique ou institutionnel) qui fondent leur « mode d’existence », leur circulation et leur rémanence, toujours à l’intersection de plusieurs milieux et entre plusieurs médias. Après en avoir fourni quelques fondements théoriques, cette intervention propose de mettre cette approche intermédiale à l’épreuve d’affects ayant une longue et passionnante histoire : la mélancolie et la nostalgie. Nous chercherons à montrer comment une réflexion intermédiale sur la nostalgie et la mélancolie permettrait de penser à nouveaux frais ces états de l’âme et du corps qui ont donné lieu ces dernières années à une attention théorique et historienne importante. L’ambition — plus expérimentale — de cette intervention sera de relire ces longues histoires à l’aune de leur brûlante actualité : technostalgie, éco-mélancolie, solastalgie, ces néologismes nouveaux nous disent bien la fortune de la nostalgie et de la mélancolie aujourd’hui.  Si ces affects définissent un certain état du monde et  aident même à le penser, il y a lieu de se demander comment les productions médiatiques, culturelles, littéraires (roman, jeu vidéo, réseaux sociaux, cinéma expérimental, séries télés, etc.), se font, à leur manière, l’écho de ces questions et nous aident à les figurer. C’est ce chantier – et dans le faisceau de questions qu’il soulève – que cette intervention aimerait explorer.