La Petite Collection ArTeC a pour vocation de publier des traductions de textes brefs, qui contribuent à renouveler les débats culturels francophones, sur les thématiques relevant du périmètre d’ArTeC, en y important des initiatives ou des visions à fort potentiel programmatique. Les textes traduits sont généralement accompagnés par une préface et une postface qui discutent le texte et le mettent en perspective.
Les textes réunis dans cet ouvrage permettent de reconsidérer la recherche-création depuis son amont historique (avant, au temps où l’on parlait d’Arts-Sciences), mais aussi depuis ses avals possibles (après, de point de vue d’autres conceptions et d’autres pratiques de recherche-création, décalées par rapport aux cadrages actuels et encore à inventer, peut-être au-delà même du terme de « recherche-création »).
Première traduction en français des travaux de Vivian Sobchack, Le corps du film – Une phénoménologie de l’expérience filmique, ouvrage fondateur de sa pensée, offre une perspective inédite à la tradition phénoménologique par le biais d’une interrogation de notre expérience cinématographique, et plus généralement de notre rapport aux écrans.
Comment décrire la rencontre qui s’opère avec un film ? En s’appuyant sur la phénoménologie de Maurice Merleau-Ponty, Vivian Sobchack repart de notre expérience de la rencontre avec autrui : lorsque je rencontre un autre humain, je vois bien son corps visible mais je ne peux que déduire, deviner, imaginer, supposer ce que celui-ci voit et ressent. Cet autre sujet qu’est le film inaugure un geste différent et inédit : il se présente à moi en me montrant ce qu’il voit, il me montre l’activité perceptive de son corps voyant. Comment qualifier un tel corps ? Et quelle relation s’offre alors à nous ?
Ce parcours dans l’essai fondateur de la philosophe des médias Vivian Sobchack nous permet de saisir son approche radicale du cinéma et renouvelle notre regard sur les flux d’images qui nous entourent.
Deux essais inédits de Steven Feld, pionnier de la recherche-composition, figure de proue des Sound studies en anthropologie.
L’enquête ethnographique a toujours été accompagnée par l’enregistrement de matériaux visuels et sonores auxquels les anthropologues donnent plus ou moins forme. Toutefois, rares sont celles et ceux qui considèrent cette création formelle comme une source de connaissance fondamentale.
Figure de premier plan de l’anthropologie et des sound studies de langue anglaise, Steven Feld a développé une conception de la recherche comme composition sans égal. Ses œuvres intermédia rendent sensibles différentes manières d’habiter le monde et de recomposer sa mémoire sonore à l’ère de l’anthropocène. Du ruissellement d’une cascade de la forêt équatoriale aux klaxons de la mégalopole d’Accra, en passant par le son des cigales ou la détonation de la bombe atomique, les deux essais inédits de cet ouvrage bouleversent les perspectives acoustiques établies et ouvrent le passionnant domaine de la recherche-composition.
est un artiste du son et de l’image, avec une formation en composition et performance musicale, en photographie et en réalisation de films. Il est professeur émérite d’anthropologie sociale à l’université du Nouveau-Mexique et directeur de la société de production VoxLox Media. Depuis 1975, il réalise des recherches en anthropologie du son en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Europe, au Japon et au Ghana, en impliquant pour partie de nombreux artistes et chercheurs. Ses monographies, Sound and Sentiment (1982) et Jazz Cosmopolitanism in Accra (2012), sont des travaux de références sur la diversité des épistémologies acoustiques. Ses compositions et enregistrements sonores comprennent la série The Time of Bells, Bosavi: Rainforest Music from Papua New Guinea et Por Por: Honk Horn Music of Ghana. Ses films incluent la série Jazz Cosmopolitanism in Accra et Voices of the Rainforest, une production en 7.1 surround qui marque l’aboutissement d’une
longue recherche-composition dans les monts Bosavi.