La Petite Collection ArTeC a pour vocation de publier des traductions de textes brefs, qui contribuent à renouveler les débats culturels francophones, sur les thématiques relevant du périmètre d’ArTeC, en y important des initiatives ou des visions à fort potentiel programmatique. Les textes traduits sont généralement accompagnés par une préface et une postface qui discutent le texte et le mettent en perspective.
Deux essais inédits de Steven Feld, pionnier de la recherche-composition, figure de proue des Sound studies en anthropologie.
L’enquête ethnographique a toujours été accompagnée par l’enregistrement de matériaux visuels et sonores auxquels les anthropologues donnent plus ou moins forme. Toutefois, rares sont celles et ceux qui considèrent cette création formelle comme une source de connaissance fondamentale.
Figure de premier plan de l’anthropologie et des sound studies de langue anglaise, Steven Feld a développé une conception de la recherche comme composition sans égal. Ses œuvres intermédia rendent sensibles différentes manières d’habiter le monde et de recomposer sa mémoire sonore à l’ère de l’anthropocène. Du ruissellement d’une cascade de la forêt équatoriale aux klaxons de la mégalopole d’Accra, en passant par le son des cigales ou la détonation de la bombe atomique, les deux essais inédits de cet ouvrage bouleversent les perspectives acoustiques établies et ouvrent le passionnant domaine de la recherche-composition.
est un artiste du son et de l’image, avec une formation en composition et performance musicale, en photographie et en réalisation de films. Il est professeur émérite d’anthropologie sociale à l’université du Nouveau-Mexique et directeur de la société de production VoxLox Media. Depuis 1975, il réalise des recherches en anthropologie du son en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Europe, au Japon et au Ghana, en impliquant pour partie de nombreux artistes et chercheurs. Ses monographies, Sound and Sentiment (1982) et Jazz Cosmopolitanism in Accra (2012), sont des travaux de références sur la diversité des épistémologies acoustiques. Ses compositions et enregistrements sonores comprennent la série The Time of Bells, Bosavi: Rainforest Music from Papua New Guinea et Por Por: Honk Horn Music of Ghana. Ses films incluent la série Jazz Cosmopolitanism in Accra et Voices of the Rainforest, une production en 7.1 surround qui marque l’aboutissement d’une
longue recherche-composition dans les monts Bosavi.
Une des 1res traductions de Wendy Chun, importante théoricienne de la digitalité, de la programmation, du contrôle algorithmique, de l’utilisation des Big Data et des plateformes, reconnue internationalement.
Depuis le début des années 2000, Wendy Hui Kyong Chun a publié cinq ouvrages qui ont profondément modifié la façon dont nous concevons les logiciels, les socialités sur plateforme et les modes de subjectivation qui en émanent. Malgré sa célébrité internationale, cet ouvrage est le premier qui introduit ses travaux aux publics francophones. On y trouvera des analyses du code comme sorcellerie, de la racialisation comme technologie, du changement climatique comme modélisation et des Big Data comme dramaturgie. Ces questions centrales pour notre époque sont dynamisées par la triple perspective caractéristique de ses recherches : une ingénieure qui nous fait entrer dans les boîtes noires de la computation ; une historienne des sciences sociales sensible à leurs biais coloniaux et patriarcaux ; et une philosophe politique en prise directe avec les luttes d’émancipation.
est titulaire de la chaire de recherche sur les nouveaux médias à l’université Simon Fraser au Canada, et dirige le Digital Democracies Institute qui a été créé en 2019. Elle est également l’autrice de Discriminating Data : Correlation, Neighborhoods, and the New Politics of Recognition (2021), Updating to Remain the Same : Habitual New Media (2016), Programmed Visions : Software and Memory (2011), et Control and Freedom : Power and Paranoia in the Age of Fiber Optics (2006)