Yohei Yamakado n'est pas retourné dans son pays natal depuis huit ans. Au printemps dernier, Olivier Cheval est parti au Japon avec une petite caméra 16 mm pour lui envoyer des vues de son pays. De Tokyo à Kyoto, de Kobe au lac Towada, il visite les lieux où il a vécu pour lui raconter un voyage introspectif, au travers de lettres qui parlent de l'enfance, de l'absence et de l'exil, de l'amitié.
Le film est la poursuite d'une lettre adressée à Yohei Yamakado dans un recueil épistolaire, Lettres sur la peste (La Découverte/lundi matin, 2022). Cette lettre était écrite d'un lac du Nord de l'Italie et s'interrogeait sur le devenir des paysages ruraux dans la modernité tardive, à partir d'une réflexion autour d'un autre recueil épistolaire, les Lettres du lac de Côme de Romano Guardini. Le film poursuit ce travail sur les paysages, filmés en plans fixes, pour interroger l'épaisseur biographique qu'ils continuent de porter, malgré l'uniformisation mondiale de l'architecture et de l'urbanisme dont les métropoles japonaises sont un poste avancé.