Le projet de recherche artistique Calle Utopia explore la notion de « paysage médiatique« .
Depuis 70 ans les médias s’immiscent dans tous les espaces, tant publics que privés, ils nous collent à la peau.
A quoi ressemble un territoire à la fois révélé et occulté par des images?
Comment simuler l’expérience d’un monde dans lequel les représentations auront supplanté la réalité ?
Calle Utopia est le nom de la rue principale du quartier « Las Vegas », Polígono Sur, Sevilla. Dans l’imaginaire des architectes
et urbanistes responsables de la création du quartier à la fin des années 1960s, le nom de cette rue représentait à la fois l’Utopie moderniste
de la charte d’Athènes et celle d’éliminer les bidonvilles. Cependant, les immeubles n’ont pas résolu les problèmes
structurels qui font que le revenu moyen des habitants de ce quartier se situe parmi les plus bas d’Europe.
A partir des cartographies bi et tridimensionnelles ainsi que des collections de vidéos filmés dans ce quartier (glanés principalement sur internet)
nous avons produit une série de représentations vidéographiques non pas de la Calle Utopia mais de son « paysage médiatique ».
Les films collectés oscillent entre deux polarités : d’un coté les reportages policiers – qui soulignent la délinquance- et
de l’autre les émissions culturelles – qui célèbrent la richesse artistique, principalement flamenco du secteur. Au milieu se situent des films
personnels et familiaux, avec un caractère varié et des scènes d’une grand banalité quotidienne et extra-territoriale…
Les micro-films que nous avons produit synthétisent la polyphonie ambiante, révélant les motifs existants et produisant des nouveaux.