Edesta Rencontres 2021-2022

Edesta Rencontres 2021-2022

En 2021-2022, l'Ecole doctorale esthétique, sciences et technologies des Art (Edesta) propose un cycle autour de l'artiste et du commun.

L’artiste et le commun

La pandémie a remis à l’ordre du jour la notion de commun, qui fait régulièrement débat depuis la dissolution de l’opposition Est-Ouest. Si le commun fonde idéalement une collectivité, l’usage renvoie à   à sa tessiture complexe, irréductible à une liste de valeurs éthiques aussi bien qu’au mouvement du politique, ce lieu d’échange symbolique qui prélude à la politique. C’est par le commun en constant devenir qu’une communauté se reconnait comme telle, qu’elle est rappelée à son histoire et  à ses enjeux d’existence.

L’art y revient avec intensité dans le sillage du changement climatique, des dysfonctionnements démocratiques et des débordements capitalistes. Il y revient d’autant plus que le commun se décline la plupart du temps au pluriel. Le concept des communs déplace ce faisant les questions : il ne cherche pas tant à éviter le retour d’un universalisme paternaliste, qu’à redéterminer les espaces partagés dont les hommes ont toujours eu besoin. De manière parfois très pragmatique, des artistes s’intéressent à l’eau, aux forêts ou encore au world wide web que les 20e-21e siècles ont réduit à des ressources privatisables. Comme le rappellent Pierre Dardot et Christian Laval, ces espaces ne sont pas des lieux d’appartenance ni de co-propriété, mais ils répondent à un usage et à des co-activités. L’art se déploie comme un lieu privilégié pour repenser ou expérimenter des principes réels d’action. Qu’ils investissent des sols comme Dirk Fleischmann (myforestfarm) ou préparent des démocraties directes plutôt que délégatives (kom.post), les artistes du commun participent au développement de milieux et de savoirs.

Ces Rencontres de l’Edesta s’intéressent aux chemins qu’empruntent les artistes pour contribuer à un déploiement de savoirs tant situés que partagés. Certain.es optent pour des fabulations spéculatives, d’autres pour des projets interactifs, d’autres encore suivent et inventent d’autres chemins. Dans tous les cas, leurs  œuvres invitent les spectateurs.rices à des co-créations de structures collectives, de modes de vie et d’activité pour des temps futurs, qui commencent aujourd’hui.

 

Organisation : Paul-Louis Rinuy (directeur de l’EDESTA), Eliane Beaufils (directrice adjointe de l’EDESTA) et Christa Blümlinger (directrice de l’équipe ESTCA)

Rencontres à l’INHA, salle Vasari, vendredi matin de 10-13h,