Le cycle se déroule chaque mardi de 18h à 21h dans l’amphithéâtre de la Maison de la Recherche, MR002.
L’art contemporain a partie liée au capitalisme et à son histoire. Aucun des mondes qui constituent et organisent la diversité des pratiques artistiques susceptibles d’être regroupées sous cette appellation n’échappe à l’hégémonie économique du capitalisme. On le sait au moins depuis Fredric Jameson et la critique institutionnelle : la culture incarne même plus largement la logique propre de la phase dite tardive du capitalisme, selon la périodisation établie par Ernest Mandel et que l’on peut également comprendre aujourd’hui – soit un demi-siècle après son pronostic – comme cette phase qui n’en finit pas de tarder. Qu’il s’agisse des fondations d’entreprise de groupes du CAC 40 devenues des acteurs majeurs de l’économie de l’art, de l’intégration des musées publics aux industries culturelles, de l’économie par projet comme principal horizon des pratiques artistiques, curatoriales et de leurs financements, ou de collectifs d’artistes militant pour un revenu universel et la reconnaissance du statut de travailleur·se de l’art, la question économique sous-tend les modes opératoires de l’art dans ses différentes sphères d’activité, tout comme les éventuelles revendications qu’ils peuvent nourrir. Précisément, l’expression « réalisme capitaliste » forgée par Mark Fisher désigne la difficulté de notre époque à imaginer une alternative à ce système économique. Prendre acte d’une hégémonie ne revient toutefois ni à nier, ni à minimiser l’importance de pratiques artistiques critiques, mais à les considérer à l’intérieur de la totalité qu’elles cherchent à entamer en y ouvrant des brèches et en habitant ses ruines. Cette nouvelle édition du cycle de conférences du master Écologie des arts et des médias souhaite s’arrêter sur les relations complexes entre art et capitalisme aujourd’hui, leurs influences et déconstructions réciproques, mais aussi les désirs et les imaginaires qui les traversent l’un et l’autre, en invitant les étudiant·es à travailler autour de six axes, à raison d’un axe par séance : langue du néolibéralisme, images du capitalisme, économies alternatives d’artistes, marché de l’art et mythe de l’entrepreneur, paradoxe et cohérence de la critique artiste, économies du travail artistique.
Proposé par l’équipe de recherche TEAMeD.
Dates du cycle :
Mardi 15 octobre 2024 avec Sandra Lucbert, écrivaine
Mardi 10 décembre 2024 avec Maxime Boidy, maître de conférences en études visuelles à l’université Gustave Eiffel et Peter Szendy, philosophe, musicologue, professeur en humanités et en littérature comparée à Brown University
Mardi 17 décembre 2024 avec Sophie Cras, maîtresse de conférences en Histoire de l’art contemporain à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Mardi 18 février 2025 avec Anthony Galluzzo, professeur des universités en sciences de gestion à l’université de Saint-Étienne et Nathalie Obadia, galeriste
Mardi 18 mars 2025 avec Eva Barto, artiste, co-fondatrice de la Buse, Ludovic Chemarin©, représenté lors de cette intervention par Damien Beguet, Laurent Marissal, peintre sans peinture
Mardi 8 avril 2025 avec Aurélien Catin, auteur et militant, Émilie Moutsis, artiste, co-fondatrice du collectif La Buse, Emanuele Braga, artiste, chercheur et activiste